Day 3 : Kyanjin Ri (4300m)

Quelle est la probabilité que je trouve du Nutella (bon ok il était périmé depuis 2016 !) au fin fond du Népal ? Sans doute les ondes d’addict au Nutella ont fait de l’effet… C’est donc avec plein de force riche en Nutella que je démarrais la journée.

Bien contente de pouvoir prendre mon temps pour rejoindre Kyanjin Gompa (3830m d’altitude) puisque je découvrais un temple majestueux en plein milieu des montagnes. J’en profitais pour me balader autour et escalader les rochers pour me poser en captant les bonnes ondes de ce lieu spirituel.

Après avoir passé un grand pont, puis une petite butte, le village de kyinjin gompa apparaissait comme une vision au milieu de nul part, juste entre les sommets enneigés et les glaciers.

L’après-midi je m’attaquais à un premier sommet Kyanjin Ri (4300m). « Tu vas mettre 2h », hum au bout d’une heure j’étais au sommet. Petit problème de notion de temps. Vue incroyable, quel plaisir des yeux. Le petit village paraissait minuscule.

Quid de l’altitude ?

J’ai fait l’ascension du Mont blanc avec mon père il y a quelques années, et j’étais à plus de 5000m en Bolivie. Je savais donc que le mal des montagnes n’était pas un problème pour moi, même si on est jamais à l’abri. Il faut savoir écouter son coeur, sa respiration car effectivement à plus de 4000m, l’oxygène manque un peu. Personnellement je me suis sentie en pleine forme, d’autant plus que j’avais pu poser mon gros sac au lodge et donc avoir seulement un petit sac avec de l’eau.

C’était donc une mise en jambe avant l’ascension du vrai sommet du lendemain.

Day 4 : Ascension de Tsergo Ri (4985m)

Comment bien se présenter en bonne française boulette ? 
Commencer à marcher, voir des gens au loin, se dire que ça serait pas mal de les rattraper pour ne pas être seule pendant une ascension à quasiment 5000m, arriver à une rivière glacée, demander à ces personnes de me tenir mes bâtons et mon appareil photo pendant que je tente de la traverser (eux déjà de l’autre côté), se prendre pour un sauteur en longueur et boum rater littéralement son saut (note à mon entraîneur s’il me lit : ne jamais me mettre au saut en longueur aux interclubs), et tomber après avoir fait une petite glissade sur la glace aux pieds de ces personnes (deux australiens) comme si de rien n’était (« non non j’ai pas eu mal », et essayer de garder la face. « À part cela je suis française et je compte vous suivre pendant toute l’ascension, à vos risques et périls »).
Les présentations faites nous pouvions partir de bons pieds !

Cette journée a été pour moi la plus magnifique en termes de paysages, mes yeux ne savaient plus où regarder tellement nous tournions sur 360 degrés de beauté, de pureté, d’émerveillement… De bons moments de fou rire, de complicité, de déconne tous les 3, le sommet est arrivé super vite presque sans nous en rendre compte (encore une fois beaucoup moins longtemps que les temps indiqués).

Quand tu fais un sommet, tu as un sentiment d’accomplissement énorme, de défi réalisé et surtout de plénitude et de bien-être. Tu as l’impression d’avoir accompli quelque chose de grand, de beau, de te sentir libre, d’hurler à travers les montagnes comme si tu étais seule (en même temps on l’était).

Picnic au sommet, à base de fromage de yak (il y en a pleins dans cette région) (bien meilleur que celui de Mongolie), de chapatis et de schocobons (ramenés pour les enfants Népalais, mais on est d’accord on en méritait quelques-uns !) face aux glaciers, juste à la frontière du Tibet.

La descente à pic par un autre versant était tout aussi majestueuse et magnifique.