Déjà rien qu’en lisant le nom de ce triathlon on se dit qu’il va envoyer !! On se dit aussi que lorsqu’un triathlon est prévu en plein hiver, et ce, dans les Pyrénées, c’est qu’il n’y aura pas de natation, youpi (à part s’ils veulent nous faire mourir dans un lac à -10) !! Et que pour faire un triathlon à cette période, même pas en début de saison, avec autant de dénivelé en vélo, c’est qu’il y avoir que des fous ultra entrainés hahah.
Pour la petite histoire, nous nous sommes inscrits en relais, Damien et moi, 3 jours avant ce triathlon !! Oui oui nous faisions partis des fous ultra « pas entrainés », mais qui y vont à l’arrache !! Bon en vrai c’est un peu faux ce que je dis car moi j’étais en saison de cross et Damien s’entrainait pas mal en vélo, enfin bref on avait quand même la caisse même si on était pas au taquet entrainé pour ce type de triathlon.
Pourquoi 3 jours avant la course ? Pour la simple et bonne raison que j’étais qualifiée pour les championnats de France de cross le 8 mars dernier et que la compétition a été annulée. J’étais vraiment déçue car avec l’équipe c’était clairement un moment qu’on attendait avec impatience, alors pour combler cette déception j’ai proposé à Damien ce triathlon des neiges, et il n’a pas vraiment pu me dire non !!
A la place de la natation du ski de fond ! A mon plus grand bonheur (et ce n’est pas ironique !)
Le problème qui se posait : je n’avais pas de skis, donc à quelques jours de la course, ce fût la course pour trouver des skis et chaussures !! Je remercie mon président de club et surtout sa fille pour le prêt des supers skis et chaussures, et le super fartage !!! Chaussures récupérées la veille de la course à Arrens Marsous et skis déposés dans le parc à skis le jour même, donc que j’ai découverts juste une heure avant ma partie ski de fond ! Niveau à l’arrache on était quand même pas mal non ??!!
Bon sinon concrètement le Vautourman c’est quoi ?
C’est 11km de course à pied de Lourdes à Argeles Gazost. Puis 45km de vélo avec 2 cols (1600m D+), d’Argeles Gazost au col de Couraduque. Enfin, le ski de fond : à cause d’un manque de neige, le parcours a été raccourci : au lieu de 11km ce fût 7km à la station Couraduque.
Nous nous sommes inscrits en relais et à défaut d’être 3 nous nous sommes challengés en étant seulement un binôme (mais pas n’importe quel binôme !!).
La répartition s’est faite naturellement :
- Course à pied : moi ;
- Vélo : Damien ;
- Ski de fond : moi.
C’était plutôt bien réparti, car ok j’avais deux disciplines mais Damien avait celle qui était la plus difficile, 45km de vélo avec autant de dénivelé ça allait faire mal, mais bon c’est le meilleur en vélo !!
Avant le départ !
Le avant départ mérite quand même qu’on s’y arrête quelques lignes. On vous a dit « à l’arrache » ?? Pour le coup on n’a pas pu faire mieux, enfin je n’ai pas pu faire mieux haha !!
Le matin de la course, on était plutôt sereins, nous étions arrivés la veille au soir pour retirer les dossards, du coup dodo à l’hôtel à Argeles. Comme déjà précisé le départ était à Lourdes, mais le parc à vélo était à Argeles, du coup il y avait un bus pour amener les coureurs au départ à Lourdes.

Nous sommes donc arrivés 10 min avant le départ du bus, sans prise de tête, un peu en retard sur ce que nous avions planifié mais franchement ça allait. D’autant plus que Damien avait un peu de temps pour mettre son vélo au par cet moi j’avais déjà mon dossard, ma tenue de courses etc.
Sauf qu’il me manquait quelque chose de très important !! Mais genre super important !! Un truc qu’ils nous avaient pas donné la veille lors du retrait des dossards. Vous avez déjà deviné ?? A ce moment-là personne, je n’y pensais pas du tout.
Bref j’ai pris le bus, j’ai retrouvé Vincent, de Pau triathlon, on discutait et il m’a dit « alors Damien a prévu de me doubler dans le premier col ? ». Je réponds « non, il compte te doubler directe dès la première montée, tu sais tu vas avoir un peu d’avance en course à pied mais après contrairement à toi, on ne perd pas de temps en transition, moi j’ai juste A LUI REFILER MA PUCE ». Et là le déclic !!!! « olalalala mais je n’ai pas ma puce ». J’avais oublié de la récupérer avant de monter dans le bus !! Grosse panique, je cours au-devant du bus pour parler au chauffeur et arrêter le bus, oui oui je suis la fille qui a fait arrêter le bus remplis de concurrents !!! J’ai fait un sprint de malade jusqu’au retrait de la puce, j’ai vu Damien, il m’a dit « en déposant le vélo, j’ai réalisé que tu n’avais pas la puce, alors je l’ai donné à un mec qui va au départ en van, tu la récupèreras au départ ». Re sprint, re dans le bus, où tous les mecs me regardaient bizarrement (car oui il y avait quasiment que des mecs sur cette course), j’ai essayé de me faire toute petite !!

Arrivée en bus à Lourdes, petite panique car personne ne m’attendait pour me donner la puce, j’ai cherché quelques minutes personnes !! Je n’avais pas de portable donc je ne pouvais pas appeler Damien pour lui demander quelle tête avait la personne. Au bout de quelques minutes, je suis allée voir le mec au micro, la personne avait eu la même idée car il venait de récupérer ma puce. Il m’a dit « ah non, quand même oublier sa puce, je suis obligé de t’afficher et de l’annoncer au micro » hahaha, voilà comment passer encore inaperçue !!
Maintenant c’est bon, on peut partir ??
La partie course à pied
Top départ pour la course à pied, le temps était idéal, beau et froid. La stratégie mise en place par Damien (j’écoute toujours les conseils du chef hahah) : faire la partie course à pied à fond car après « tu n’as que 7km de ski de fond, c’est easy pour toi, ça sera ta récup ». Alors j’ai suivi (bon seulement au début) ses indications en étant autour de 4’ 4’05 au kilo. J’ai assez vite déchanté puisque malgré les bonnes conditions, il y avait un gros vent de face… Alors là encore j’ai essayé d’écouter les conseils « si vent surtout tu t’abrites derrière quelqu’un », sauf que je n’ai pas pu m’abriter pour la simple et bonne raison, que les mecs se replaçaient derrière moi. Au début j’étais dans un groupe mais qui n’allait pas à la bonne allure, du coup j’ai rattrapé un autre mec et il s’est mis derrière moi (ça m’a un peu agacé car d’où mon gabarit fait qu’on se met derrière moi, les gars sérieux je ne vous protège pas du tout !!), puis pareil avec un autre.
Bon du coup, morale de l’histoire : bah je n’ai pas vraiment écouté les conseils du chef !!
Ce fût une course à pied difficile, j’ai eu l’impression de souffrir pendant 11km, mais au moins le parcours était vraiment sympa, une longue ligne droite avec la montagne en face, et évidemment l’impression qu’elle ne se rapprochait pas !
Arrivée satisfaisante, même si un peu déçue de ne pas faire l’allure escomptée, mais bon 46 minutes pour 11km c’est déjà pas mal…
J’arrive 2ème des filles mais ça ne veut rien dire car la plupart faisaient la course dans son intégralité !!
J’ai filé ma puce à Damien, je commençais à lui dire un truc, il m’a rétorqué « pas le temps de parler » lool. Et ça y est, il était déjà parti tel un bolide sur son vélo !!
La partie Vélo :
Je n’ai pas énormément de choses à dire puisque ce n’était pas moi sur le vélo mais Damien. Je peux juste dire que c’était hard !! En allant chercher les dossards la veille on avait fait la première montée en voiture et ça avait l’air super difficile ! Il fallait qu’il s’échauffe avant car à peine 300 mètres après le départ du vélo, ça montait sec !! A un moment, en voiture, il m’a dit « là je serai à 30km/h », c’était du faux plat montant. Je me suis dit « il est ouf ». A la fin de la course, il m’a dit « j’ai pensé à toi pendant cette partie de faux plat, j’étais à 32km/h », il ne m’avait pas menti.
Ce que je peux dire aussi est qu’il avait neigé la veille alors c’était juste magnifique, il m’a dit qu’il en avait pris plein les yeux (les quelques moments où il a levé les yeux du guidon !!). Le premier col : le col de Borderes, qu’il avait déjà fait le week-end d’avant lors du stage Pau triathlon, il savait donc à quoi s’attendre.

Le second col : Col de Courraduque, perso je l’ai fait en voiture haha. Je peux dire qu’il est bien hard !! Je ne sais pas s’il a vraiment apprécié le paysage, en tout cas moi j’ai kiffé, c’était canon et easy !! En plus pour la première fois depuis qu’on est ensemble j’ai eu le droit de conduire sa voiture (la veille j’ai quand même eu le droit à un débrif voiture hahah) (après le débrif course, ou avant peut être vu que la voiture c’est le plus important ??!!!).
Ah oui j’ai oublié le plus important : Monsieur, tel un ingénieur, avait calculé le temps « approximatif » qu’il allait mettre pour faire 45Km et 1600m D+, son calcul était assez simple à faire selon lui, en regardant les trucs strava, mais je ne peux pas vraiment vous expliquer comment il s’y est pris hahah (vive les maths !!). « Je vais mettre 1h56 ». « T’es sûr, tu n’as pas plus précis ??!! ». En gros c’était pour que je sois prête lorsqu’il arriverait.

Dans ma tête j’avais un peu moins de deux heures pour me changer, monter à Courraduque, manger un peu et hop m’installer. Je n’ai pas vu le temps passer, arrivée en haut de Couraduque, je me suis bien assurée que les skis étaient là (et c’était bon !), j’ai rencontré deux filles super sympas qui étaient en relais (une m’avait repérée dans le bus en allant à la course à pied, comme je vous l’ai dit je ne suis pas passée inaperçue haha, et l’autre allait faire la partie ski de fond !). Nous avons bien papoté et rigolé.
Les deux premiers de la course, des espagnols, sont arrivés, des machines franchement !!!
En attendant j’ai aussi enlevé toute la neige en dessous de mes chaussures de skis qui était collée, pour qu’au moment de mettre les fixations je perde le moins de temps possible !! (chose qui m’a été très utile, ou pas haha, cf la suite !)
La Transition Vélo – Ski
Mais surtout qu’elle ne fût pas ma surprise de voir débarquer Damien au bout de 1h46 (enfin non je n’étais pas vraiment surprise, car j’avais confiance en lui pour qu’il fasse mieux que le temps prédis, et j’étais évidement prête bien avant), en 7ème position du triathlon, incroyable !!! Nous étions deuxième de toutes les équipes relais !! Waw je n’en revenais pas, il avait fait un vélo de malade mental ! J’étais trop fière, je lui ai dit et on s’est fait un bisou, et il m’a dit « allez ne perd pas de temps » hahaah. Après la course, il m’a dit « bah oui je ne me suis pas donné à fond sur le vélo pour que je discute 2min avec toi ». Pas faux !!

Du coup c’était de nouveau mon tour ! Mon but était de maintenir notre position de deuxième et de ne pas me faire doubler !!
Je me suis élancée en courant dans la côte en lacets qui faisait 400 mètres avec mes skis et bâtons dans les mains et chaussures de skis aux pieds, pas une mince affaire !! En gros je n’ai pas sprinté hahah !
Je suis arrivée au début du ski de fond. Il fallait courir quelques mètres dans la neige avant de pouvoir fixer les skis. Du coup en l’espace de quelques mètres, de la neige bien collantes s’est mise sous mes fixations chaussures !! J’ai galéré deux minutes en équilibre précaire à enlever la neige sous mes chaussures en donnant des coups avec mon bâton (imaginez la scène et rigolez un peu !!!!). J’ai après compris pourquoi le mec du premier relais (ils étaient en équipe masculine) avait des chaussettes sous ses chaussures de ski ! Ingénieux ! Bref, j’ai enfin pu prendre le départ en même temps qu’un autre mec solo qui était arrivé en même temps que Damien !
Le ski de fond
Comme vous avez pu le lire dans un précédent article, je pratique le ski de fond depuis toute petite comme mon père vit dans le Vercors, bon je n’ai pas le niveau de ma petite sœur la championne mais bon on va dire que je me débrouille plutôt bien. Par contre cette année, j’avais fait du ski de fond seulement 2 fois, mon manque d’entrainement allait sans doute se faire ressentir, mais j’optais pour le talent haha !!

En plus, 7km, ce n’est pas vraiment très long (j’avais dit à Damien, « bon en moins de 30min c’est fait », après mon temps était totalement au pifomètre, pas comme lui calculé d’un savant calcul mathématique) ! Et il me restait encore des jambes, j’avais bien récupéré de la course du matin (peut-être aussi parce que je n’avais pas été assez à fond…).

Au début, un plat descendant, mais qui ne descendait pas très bien car la neige collait et était assez lourde, avec un damage très approximatif ! Au bout d’un kilomètre, ça glissait tout seul. Vers 3km, demi-tour, et là ce fût du coup le faux plat montant. Franchement, j’étais bien, j’ai gardé le rythme pendant les 3km du retour, sauf à la fin où c’était plus compliqué de bien glisser, du coup j’ai dû un peu plus forcer. Jusque-là tout allait bien, je n’avais doublé personne et personne ne m’avait doublé, pourtant je savais qu’il y avait des mecs pas très loin de moi…
Au passage de l’arrivée, j’ai vu Damien, il m’encourageait, je me suis encore plus donnée ! Il me restait environ 1km. Je connaissais cette petite boucle, assez facile car c’est le parcours de la verte !! Il me restait donc quelques petits efforts à donner et hop c’était fini !
Du plat au début, puis un plat montant, rien de bien compliqué ! Enfin une mini descente pour passer la ligne d’arrivée !!! Damien était là, on était trop content de notre performance !!! Objectif rempli, personne ne m’avait doublé !!

Conclusions :
Une magnifique course, des paysages de rêves, des conditions idéales, avec surtout le meilleur des partenaires ! On était fiers de faire ce beau podium, non seulement on finissait premiers des équipes mixtes, mais surtout on finissait 2ème de tous les relais, sachant que quasiment tous les relais étaient composés que de mecs et ils étaient trois , donc chacun une discipline !! Pour un duo mixte, on avait fait fort, enfin surtout Damien, moi j’ai juste maintenu notre position !!
Ce fût le dernier dossard que nous avons pu porter avant le confinement (et au jour où j’écris ses lignes ce n’est pas demain la veille qu’on va en reporter) ! Cette course m’a aussi complètement fait oublier la déception de l’annulation des championnats de France de cross auxquels je devais participer avec mon club…
Ce format de course hivernale m’a donné envie d’en faire d’autres l’année prochaine en hiver. Il y avait beaucoup d’espagnols sur la course, car en Espagne, il y a de nombreux triathlons des neiges, malheureusement en France ce n’est pas encore assez développé !! Pourtant c’est quand même bien plus chouette de skier que de nager (forcément je dis cela car en triathlon normal j’ai tendance à paniquer avec le monde autour en natation, du coup je perds beaucoup de temps, alors que ce triathlon des neiges me conviendrait vraiment bien et je sais que je pourrais être forte !)
En tout cas, on y retournera ! Et ça tombe bien car nous avons gagné le droit de nous inscrire au duathlon en relais qui se déroulera en septembre…