Plus communément appelé JP, ou Jean-Pierre. Celui à qui nous faisons coucou tous les jours en ouvrant les volets (lorsque la vue est dégagée sur les montagnes, et en ce moment c’est quasiment tous les jours). Celui à qui nous avons envie d’arracher sa dent, bref, le mythique sommet du Béarn. Même s’il faut préciser que ce n’est pas le plus haut sommet du Béarn, le Palas, moins connu, a son point culminant à 2974m (donc vous l’aurez compris, je compte bien revenir dans la région, car il me reste quelques sommets sur ma liste à faire hihi) !

A force de le voir tous les jours, c’était bien trop tentant de le grimper, oui je dis bien grimper !


Effectivement ce n’est pas un sommet où l’on se lève le matin, et où l’on se dit, « tiens je vais faire JP ». Il faut un minimum de matériels. Je tiens à préciser que certains le font sans matériels, c’est sans doute possible car les passages de cheminées ne sont pas super compliqués, mais à mon sens, il faut quand même pratiquer l’escalade, ne pas avoir le vertige et être aguerri en montagne avec ce type de pratique.
Du coup, j’ai la chance d’avoir des supers copains grimpeurs et surtout de supers guides. Cela faisait un moment que nous en parlions et entre les week-ends des uns et des autres, nous avons enfin trouvé notre jour : le 19 juillet.


Nous sommes donc partis tôt le matin de la Cabane de Laraille (quasiment au niveau du Col du Pourtalet) (1720m), avec une magnifique lumière du matin. Tous les 5 : Antoine (notre grimpeur émérite), Fanny (ma dentiste préférée, que j’ai retrouvée par hasard en arrivant à Pau et en allant me faire détartrer les dents, on notera que nous avons un faible pour les dents, vu que nous allions grimper une dent, ok je sais parfois je fais des blagues pas drôles !!), Nico (copain de Paris et retrouvé à Pau), et Damien.

Les couleurs, les chevaux gambadant, le paysage magnifique, la première partie de la montée s’est faite rapidement.


Après avoir passé le refuge de Pombie (2000m) (situé au niveau d’un petit lac, surplombé par l’Ossau et vue d’en bas, il paraissait vraiment haut !!), passage d’un pierrier, pas très difficile et plutôt court.


Peu de temps après le Col de Suzon (2120m), nous nous sommes équipés de baudriers et casques. C’était parti pour l’escalade ! Antoine nous avait prévenu avant de partir que le plus dangereux sur l’Ossau est la chute de pierres. D’autant plus en juillet et avec un temps magnifique, donc forcément pas mal de monde sur l’ascension.

Pour la première cheminée, nous sommes passés à la suite sans trop de difficulté. Effectivement sachant que j’étais assurée, j’ai fait confiance et pas eu d’appréhension de monter. Sans être assurée, j’aurais vraiment flippé. C’était une cheminée assez courte (15m), juste un tout petite peu technique avec un passage étroit.
Concernant la deuxième cheminée, il a fallu attendre pas mal de temps car il y avait des cordées successives. Quand j’ai vu certains descendre sans corde, olalalala, car contrairement à la première, celle-ci était plus longue (25m) et droite, donc nous voyions vraiment le vide. C’est apparemment la cheminée la plus difficile, mais bizarrement j’ai trouvé plus facile que la première. Peut-être aussi parce que j’étais un tout petit peu habituée et je me sentais plus en confiance.

Enfin, pour la troisième, nous ne nous sommes pas assurés, car ça y est nous étions des grimpeurs aguerris haha !! Je rigole ! La troisième ne présente pas de difficulté, du coup Antoine a estimé que cela n’était pas nécessaire de s’encorder, sachant que nous faisions déjà tous de la montagne.

En arrivant en haut de la troisième cheminée, on peut presque penser que c’est terminé. Or, ce n’est pas le cas ! En effet, elle est à environ 2600m d’altitude, du coup il y avait encore un peu de dénivelé pour terminer. La dernière partie m’a parru assez longue, sans doute parce que mine de rien le fait d’attendre, de passer les cheminées, l’adrénaline mélangée à la peur, le dénivelé positif, nous nous fatiguions un peu (même pas mal). En plus je commençais à avoir faim et il faisait vraiment bien chaud, en plein cagnard !!

Du coup la dernière partie a été plus pénible, dans un énorme pierrier, sans un véritable chemin (il y a des cairns partout).
En arrivant au sommet (2884m), c’était magnifique, une vue de dingue super dégagée sur tous les sommets environnants (pic d’Anie, le Balaitous etc) et les lacs environnants (Ayous, Gentau etc, bientôt un article d’ailleurs sur ce tour des lacs).



La pause déj au sommet était plus que bien méritée !! Avec un snickers en prime !! La récompense !! Il y avait un peu de monde, mais franchement je m’attendais à pire, au final ça allait et on avait un coin tranquille !!

Il a quand même fallu redescendre (tout ce que j’aime !!).


La troisième cheminée (du coup la première pour la descente), idem qu’à la montée, pas encordés.
La deuxième, le rappel au top, cela m’a rappelé de bons souvenirs quand je faisais de l’escalade avec mon papa dans le Vercors petite. J’ai retrouvé quelques sensations, à sautiller un peu !!


Idem pour la troisième, un peu plus technique mais avec l’assurance (bon il ne faut pas non plus s’enflammer haha), cela s’est bien passé pour nous tous. Nous avons bien kiffé et clairement Antoine a géré sur tout, car mine de rien l’escalade c’est aussi une question de confiance. Il s’est occupé de nous, nous a bien tout expliqué et rappelé les règles.

Comme c’était roulant, nous avons pas mal couru jusqu’au pierrier avant le refuge de Pombie. C’était d’ailleurs tellement beau avec les petits fleurs partout !!
Au refuge, petite cryothérapie dans le lac ?? Pas du tout, l’eau était beaucoup trop chaude !! En tout cas j’ai eu un massage des pieds à la boue (plutôt agréable) !! Petites bières pour les uns et petit jus pour d’autre (l’autre est facilement reconnaissable, indice : je n’aime pas la bière), histoire de profiter d’un dernier moment tous les 5 et de cette journée de folie !!
Pour finir avec Damien, nous avons couru sur la dernière partie de la descente car nous étions attendus chez un ami à lui (oui parfois ça nous arrive de nous reposer !). Enfin, le nous ne veut pas dire courir ensemble !! Je suis quand même toujours à la traine dans les descentes, il se retourne parfois et il se dit « mais elle est où ??? » !!

Allez à bientôt pour un autre article (cette fois rapidement !) sur d’autres randonnées !
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