Day 1 : de Calinzana à Carrozzu : 2140m de Dénivelé positif et 977m en négatif
Comme à notre habitude, planifier ce n’est pas trop notre truc, on s’est réveillé deux semaines avant de partir en se disant que ça serait bien de réserver le premier refuge à Calanzana (celui juste avant le départ). Bien évidemment le refuge était complet, l’hôtel également. Nous avons donc trouvé un Airbnb et super surprise : rencontre avec Mika et Quentin, deux mecs ultra sportifs (ils l’ont fait en 6 jours), dont nous nous sommes découverts énormément de points communs, et avec qui nous avons passé notre première journée sur le GR20.
Notre hôte nous a donc conduit tous les 4 au départ du GR20 à 6h du matin.
Pas super bien réveillée (oui je ne suis pas vraiment du matin), les yeux encore collés d’endormissement, nous avons pu commencer ce GR, réputé comme le plus difficile d’Europe.
1ère étape : de Calinzana à Ortu Di u Piobbu : 1360m de D+ et 60m D-
Comme vous pouvez vous en douter, que de la montée. Incroyablement magnifique de voir le soleil se lever, d’être dans les montagnes avec vue sur mer.
Cette étape est passée très rapidement, en 4H30 au lieu de 6H30 (annoncé par le Topo guide).
Arrivée au premier refuge à 10h et il commençait déjà à faire bien chaud.
2ème étape : de Ortu Di u Piobbu à Carrozzu : 780 de D+ et 917 D-
Petite pause au premier refuge pour se recharger en eau, manger une barre et des graines et c’était reparti avec les gars !
Passage assez abrupte, dans un paysage grandiose avec des roches roses. Picnic au sommet : grand luxe, avec comme festin, boite de conserve sardines et du riz. De quoi bien reprendre des forces.
En reprenant notre chemin, nous croisons Antoine et Dimitri, deux grands sportifs, qui faisaient le GR20 en solo mais se sont rencontrés le jour même. Une joyeuse bande de 6 se forme !
Se dresse devant nous un paysage incroyable (je crois que pendant tout mon récit vous allez avoir droit à du « extraordinaire, magnifique, incroyable », ect !!) digne du seigneur des anneaux, c’est d’ailleurs là qu’est née la best team « la communauté de l’anneau ». Le ciel s’est couvert, ce qui rendait l’atmosphère encore plus hors du temps.
Enfin, grosse descente pour arriver au refuge.
Comme le matin, le Topo n’a pas été respecté, nous avons mis 5H30 au lieu de 7H pour cette étape.
10h de marche pour cette première journée, une bonne douche froide (au moins on n’avait une douche !)) n’a pas fait de mal (pas possible de me laver les cheveux, comme tous les autres jours qui suivront d’ailleurs).
J’adore les ambiances de refuge, tout le monde discute de sa journée, on rigole. La team s’est réunit en admirant le coucher du soleil pour diner d’un festin (seul le dessert était bon, sinon pas fameux, mais bon quand on doit reprendre des forces, on mange point). Jeux de cartes, puis dodo dans un dortoir, avec que des mecs qui ronflaient. Pas une nuit extra, d’ailleurs on pense que c’est dans ce refuge que nous avons attrapé des puces…
Day 2 : Carrozzu à Tighettu : 2200m D+ et 1600 D-
Sans doute le jour le plus dur physiquement avec 2200m de dénivelé positif et 1600m de négatif car comme tous les autres jours nous avons fait deux étapes en un jour.
C’était difficile mais clairement nous avons vu les plus beaux paysages avec le point culminant de la Corse, le Monte Cinto.
3ème étape : Carrozzu à Ascu Stagnu : 790m D+ et 638m D-
Nous sommes parties vers 6h du matin à la fraiche pour cette grosse journée.
Pour la première partie : que de la montée. Une heure après le départ, on fait un petit stop petit déj (sur les premiers jours on a pris l’habitude de marcher un peu car à 6h on n’avait pas faim et de s’arrêter pour petit déjeuner dans un cadre magnifique). Après avoir englouti mes triples sandwichs au beurre de cacahuète (ok sur la photo ça ne donne pas envie, mais c’était parfait d’une part pour les transporter en étant bien compact et parce que j’étais bien rassasiée).
Nous continuons de grimper pour franchir notre premier col de la journée : le col Bocca di Stagnu.
C’était juste incroyable… Avec la luminosité du matin, nous dominons les montagnes avec vue sur mer, je n’ai pas de mot.
Forcément, qui dit montée, dit descente, une descente bien raide et assez longue nous attendait. A 10h, il commençait déjà à faire chaud.
Première étape de la journée bouclée en arrivant à Ascu Stagnu, encore une fois en beaucoup moins de temps que ce qui était prévu par le topo guide…
Nous avons fait une petite pause au refuge mais nous avons pris la décision de rapidement continuer et ne pas déjeuner la, puisqu’il était encore tôt (11h) et que les environs du refuge étaient moches.
4ème étape : Ascu Stagnu à Tighjettu : 1220m D+ et 1000m D-
Nous savions que cette étape allait être difficile, car :
- en pleine chaleur,
- nous avions la 3ème étape de la journée dans les jambes,
- la 4ème est réputée comme étant la plus dure du GR20.
Au début, plutôt plat le long d’un ruisseau.
Puis passages abrupts avec de l’escalade. Après ces passages difficiles, pause déjeuner bien méritée avec du riz et des conserves pour reprendre des forces (et nous allions en avoir besoin), avec une vue juste incroyable sur la fonte des neiges…
En plein dans le cagnard, nous avons repris notre ascension. Nous voyions le col, qui clairement nous paraissait très loin…comme si nous ne nous en rapprochions pas…
Passages de névés, puis encore un peu d’escalade pour enfin arriver au Monte Cinto. Vue juste magique à 360 degrés.
Pause graines bien méritée au sommet non ? J’avais tellement faim que j’ai dû manger deux barres (j’étais large, pour rappel j’en avais 32 !!).
Mais bon il ne fallait pas trop trainer non plus, car une énorme descente nous attendait. En fin de journée lorsque l’on a autant de dénivelé dans les jambes, je vous dis, cette descente a été particulièrement difficile, surtout qu’elle était très technique. Voir le refuge en minuscule, au début on se dit « ah cool on va bientôt arriver » mais il ne se rapprochait absolument pas !!
Lorsque l’on est trop pressé d’y être, c’est à ce moment-là que nous manquons d’attention, et je sais qu’il aurait fallu que je fasse une petite pause, manger une barre plutôt que de me presser. Le manque d’attention n’a pas manqué puisque 10min avant d’arriver au refuge j’ai glissé sur une roche, grosse chute. Plus de peur que de mal heureusement (enfin des gros bleus sur les jambes dont les cicatrices sont encore présentes, du sang sur les bras…). Quand j’y repense me voir m’extraire du ruisseau en ayant mon sac sur moi, devait être un moment cocasse pour quelqu’un d’extérieur, mais ouf j’étais seule (Marion était derrière, elle m’avait dit d’avancer sans l’attendre car elle voyait que j’étais fatiguée !!).
Bref, en arrivant au refuge, épuisée, j’ai craqué, j’avais quand même mal de ma chute, et toute la pression de la journée ultra difficile est redescendue. Je pense que j’étais soulagée d’avoir fini ces deux étapes les plus difficiles et de les avoir enchainées. Marion est arrivée peu de temps après et m’a soignée (mon infirmière préférée). Nous étions aussi contentes de retrouver les gars qui étaient partis plus tôt car ils pensaient triplés. Finalement ces deux étapes suffisaient largement !!
Une bonne soirée tous ensemble à rigoler et bien manger. C’était notre dernière soirée à 6 car Mika et Quentin allaient tripler tous les autres jours…
Si vous passez dans ce refuge, vous pourrez apercevoir le drapeau breton dans la salle principale, avec un petit mot d’une certaine Gabrielle (c’est le mien, je vous laisse la surprise du message ;)) !!
Day 3 : de Tighjettu à Manganu : 1300m D+ et 1200 m D-
Pour changer encore une bien grosse journée avec deux étapes avec 1300m de positif et 1200m de négatif.
5ème étape : de Tighjettu à Ciottulu di I mori : 1220m D+ et 1000m D-
Après une nuit pas très agréable avec des italiens qui ronflaient (suite à cette deuxième nuit nous avons pris la décision de dormir en tente !)…, départ matinal, comme d’habitude (même si plus les jours avançaient et plus on partait tard haha).
Cette étape était relativement facile et courte avec une première partie de plat dans la forêt.
Une petite pause petit déjeuner avec une vue sur la vallée (encore mes triples sandwichs, je vous dis, toujours aussi bons, même si pas très frais et bien écrasés ! Quand on a faim, l’aspect a peu d’importance…).
Puis une montée pas très difficile pour atteindre le premier col de la journée : Bocca di Fuciale dans un décor juste magnifique avec vue sur la mer au loin.
Petite pause graines et barres (à force d’en manger cela fait moins de poids pour le dos !) et c’était reparti pour la descente.
6ème étape : de Ciottulu di I mori à Manganu : 643m D+ et 1033m D-
Une étape très longue, vraiment très longue (le topo disait 8h).
Chaleur écrasante, et forcément, plus nous descendons, plus il faisait chaud.
Nous avons profité de notre pause déjeuner pour nous baigner dans une cascade magnifique (sérieux elle était beaucoup plus froide qu’en Bretagne, mais cela nous a fait du bien de prendre du temps pour nous rafraichir).

On continuait cette longue étape dans la forêt. Un conseil, ne jamais demander à des gens qui sont en sens inverse si nous sommes encore loin du lac «euh environ 3h », après 1h de marche d’autres « hum environ 3h ».
Je pense que cette étape nous a paru longue car nous avions la fatigue de notre grosse journée de la veille et surtout nous commencions à avoir clairement des grosses ampoules… (j’y reviendrai).
Petite ascension de Bocca San Petru pour finir par atteindre le fameux lac. Heureusement que nous nous étions baignées avant car déception en voyant ce lac verdâtre (pas envie de ressortir verte !).
La fatigue se faisait sentir… et au lieu de terminer au refuge nous avons décidé de loger dans la bergerie de Vaccaghja (juste 20min avant le refuge), sur les conseils d’un compagnon de voyage qui avait déjà fait le GR20.
Nous sommes arrivées au bout de notre vie, nous sommes reparties surmotivées !
Noel, le gardien, nous a accueillies comme des princesses, direction la douche (chaude oui oui contrairement aux refuges où l’eau est glaciale), puis il nous a offert une Pietra (pour Marion) et un verre de vin (pour moi) en attendant de dîner.
Ensuite nous avons tellement bien mangé, entré, plat, fromage (de sa bergerie, une tuerie), dessert (des dosettes de nutella) !!
Dormir comme des bébés pour notre 3ème nuit dans une tente, un bien fou (enfin car les deux premières en refuges n’étaient pas au top !).
Day 4 : de Manganu à l’Onda: 1500m D+ et 1400 m D-
Le matin, nous étions en pleine forme, et pour couronner le tout Noel nous a donné encore plus de motivation : « les filles vous avez besoin de quoi ? » Allez hope il nous a offert du pain, des compotes, des conserves, des gâteaux au chocolat et des dosettes de Nutella (comment me faire plus plaisir) tout en ajoutant « je vous fais confiance vous allez le finir ce GR en 8 jours ».
Mention très très spéciale pour cette bergerie Vaccaghja et notamment pour Noël qui a été génial avec nous. Cette bergerie vaut le détour !
7ème étape : de Manganu à Petra Piana : 830m D+ et 589m D-
Regonflées à bloc après la bonne nuit en bergerie ! J’ai adoré cette journée, en termes de paysages c’était magique (j’ai même presque oublié mes ampoules).
Ascension de plusieurs cols avec passages de névés (un peu dangereux car la neige était en train de fondre), avec vue sur des lacs (grandiose) et passages où l’on escalade. Marion s’est fait malheureusement mal à la hanche sur un passage technique d’escalade…
Pour changer, nous avons mis nettement moins de temps que celui annoncé par le Topo guide.
J’ai senti que Marion faiblissait, je me suis dépêchée de descendre pour commencer à préparer à manger (comme d’habitude gros festin, et en tant que chef cuistot tout le monde nous enviait haha).
Une bonne pause d’une heure qui fait du bien, bonne ambiance comme toujours dans les refuges.
C’est vrai que parfois, lorsque nous arrivions en même temps que certains qui eux avaient fini leur journée (en faisant seulement une étape), nous avions presque envie de nous dire « allez soyons folles nous en faisons qu’une aujourd’hui ! ».
Mais non, nous repartions de bon cœur !
8ème étape : de Petra Piana à l’Onda : 490m D+ et 903m D-
Pour la deuxième étape de la journée deux options s’offraient à nous : par la vallée ou par les crêtes.
Nous n’avons absolument pas regretté notre choix pour les crêtes car vue incroyable, nous dominions tout !
Et la montagne se souviendra de mon passage avec un petit saignement de nez haha (déjà que j’avais le style mais alors avec mon mouchoir dans le nez j’étais magnifique) !
Nous sommes tombées nez à nez (enfin le mien on ne le voyait plus vraiment) sur un troupeau de chèvres bouquetins au sommet.
Qui dit crête dit montée et aussi descente et clairement en fin de journée on en voyait pas le bout de cette descente (d’autant plus qu’on voyait le refuge au loin qui ne se rapprochait pas !).
Accueil aussi sympathique en arrivant au refuge #ironique (ça nous a clairement changé du calme de la veille à la bergerie, bon au moins on a bien mangé) !!
Pour un soir de fête de la musique, nous n’avons pas trop fait la fête (ah bon c’est bizarre, ou sont les grosses enceintes ??!) car marcher c’est fatiguant mine de rien ! Et dormir dans un enclos, cela a un côté plus fun, c’est surfait la fête de la musique !
Fin du 4ème jour, on a fait 8 étapes sur 16, la moitié !
La suite dans un nouvel article…
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