
Un marathon mais pourquoi ?
De base, quand j’ai commencé la course à pied, tout le monde me disait « mais pourquoi tu ne fais pas un marathon, la distance reine ? ». Je répondais que ça ne m’intéressait pas, que j’avais le temps et que le jour où j’en ferai un, ça serait vraiment parce que j’en ai envie et non parce que « tout le monde le fait ».
Du coup, dans la logique des choses, j’ai commencé par faire un marathon sur IronMan lool (cf de nombreux articles sur le sujet). En fait, j’ai beaucoup aimé ce marathon, mais j’étais frustrée de ne pas avoir les jambes légères (c’est sûr qu’en enchainant avec 3,8km de natation et 180km de vélo, la fraicheur ce n’est pas trop ça !!).


Il y a donc 2 ans (oui oui merci le covid et les reports de courses), je me suis inscrite pour mon premier marathon !! Autant vous dire que j’ai pu me préparer mentalement à ce marathon, ou pas ! En vrai c’est sans doute la première fois que j’arrive aussi détendue à une course, sans pression ; comme un énorme besoin de relâcher, justement, toute la pression que j’avais pu me mettre.
Alors, il est vrai que j’ai longtemps hésité à maintenir cette course.
- Car durant l’été, je me suis blessée, une belle entorse qui m’a valu 2 mois d’arrêt de la course à pied ; un prochain article arrivera sur la traversée des Pyrénées (oui oui il faut être patient !!). J’ai donc repris la course à pied seulement mi-septembre, tout doucement, avec un commencement de prépa début octobre, soit seulement 2 mois. Pourtant, en me lançant sur un marathon, je voulais faire une vraie prépa de 3 mois…
- C’est la conséquence du 1). C’est-à-dire qu’en faisant une courte prépa, je savais aussi qu’il fallait que j’oublie un peu mon objectif temps pour lequel je m’étais inscrite, soit 3h15. Comme je suis assez (voire très) perfectionniste, cela m’agaçait de revoir à la baisse mes objectifs.
En tout cas une chose était certaine : je ne voulais pas arriver en dilettante, ok une prépa de 2 mois, mais une prépa quand même !


Au final j’ai laissé parler mon cœur, et mon petit cœur a dit goooo « lance-toi et arrête de te poser des questions ». Souvent, dans la vie, nous parlons de comment nous avons fait face à une épreuve, comment tirer des leçons de tout cela. Mais ne doit-on pas aussi garder en mémoire nos succès ?
Je me posais la question, comment faire pour réussir une nouvelle fois professionnellement ? Qu’est ce qui m’a permis de réussir le barreau du premier coup il y a 7 ans ? La réponse fût évidente ! Courir, courir et encore courir. Tout le monde n’a pas cette perception, par exemple, ma mère dira que c’est parce que je suis brillante, et que j’ai beaucoup travaillé pour obtenir ce que je désirais. C’est vrai. Je pense également que me fixer un autre objectif (à l’époque terminer mon premier semi marathon), qui me permet de m’évader psychologiquement est ma clé du succès. Chacun doit trouver ce qui est bon pour lui, en tout cas je suis certaine que c’est cela ; l’avenir m’a prouvé que j’avais raison…
Bref je me retrouvais 7 ans après, à la même période et dans le même contexte, à ceci près que cette fois je visais encore plus haut, la magistrature et le marathon… Devoir travailler sans savoir si j’étais admissible au dernier grand oral (j’ai appris début novembre que c’était le cas), tout en préparant la distance reine… Une belle synchronisation des événements.


1ere photo : moi avant mon 1er semi marathon il y a 7 ans. 2nd photo : avant mon 1er marathon, en 2021 avec le masque !!
Voilà donc pourquoi j’ai maintenu ce marathon.
Le préambule étant terminé (oui le compte rendu va être long haha), passons à la préparation.
Ma préparation marathon
Durant ces deux mois, Arnaud, m’a coachée (également le coach de mon copain qui avait fait son 2nd IronMan peu de temps auparavant). Je connaissais un peu sa manière de procéder puisqu’il m’était arrivé de faire des parties de séances avec Guilhem, puis de le suivre en vélo. Cette fois, ce fût l’inverse !


Pour faire simple, je suis passée de zéro kilomètre à entre 50 et 60 kms par semaine ! C’est passé tout seul, surtout dans le cadre de rêve dans lequel je me suis entrainée.
Globalement ma semaine se déroulait de la manière suivante :
- Environ 4/5 séances de course à pied. En fait c’était 5, mais j’ai souvent zappé le footing à jeun, chuuuut. Au début j’ai réussi à les faire, le jour où j’étais en télétravail, ensuite, entre le boulot, la préparation de mon audition, et le marathon, j’avais vraiment besoin de dormir et les personnes qui me connaissent, savent combien il est important pour moi de dormir haha (minimum 8h). Voilà un peu les différentes séances :
- 1 footing lent de 45min et pour une fois je suis contente, j’ai vraiment réussi à courir lentement ;
- Séance de fractio : au début c’était VMA, ensuite des séances de long ;
- Le fameux footing à jeun ;
- Séance de côtes en VMA la veille d’une longue sortie ;
- Sortie longue : soit en tempo (une fois par exemple j’ai fait 29km, dont 24km avec des variations d’allures à 4’25, 4’35 et 4’45, c’était vraiment la séance la plus difficile de la prépa et en la réussissant, j’étais beaucoup plus sereine pour le marathon), soit sortie longue de plus de 20km lent. Parfois j’ai eu genre séance tempo et le lendemain sortie longue lente.
- Au début j’ai maintenu la piscine le mercredi midi, puis j’avoue j’ai un peu lâché par manque de temps ;
- Quelques sorties vélo souples le week-end ;
- Sans oublier le renfo : 3-4 fois gainage par semaine (10min), plus une fois renfo globale.

Je remercie donc Arnaud (de LA Sport Conseil) pour ce programme. Il a bien compris que j’ai fait ce que j’ai pu, le plus sérieusement possible, tout en sachant que la priorité n’était pas le marathon mais la magistrature.


Sinon, il y a 3 semaines, j’ai fait une séance d’ostéo car j’avais mal au dos et un peu à la hanche. D’après lui la hanche c’est dû au fait que j’ai compensé ma blessure à la cheville droite, par ma jambe gauche et le dos, je le savais déjà, le stress ! Donc je me suis beaucoup étirée, fait du rouleau, des points de pression (points triggers, les vrais savent !), et j’ai eu le droit à quelques massages..

Le Marathon !!!
En me levant le matin, même si c’était trop tôt pour moi, je me suis dit « ça va être une belle journée, en tout cas je vais tout faire pour qu’elle soit belle ».

Les deux bonnes nouvelles du jour : Guilhem avait trouvé du beurre salé la veille au supermarché (ce n’était pas gagné en Espagne !!) et j’avais réussi à faire passer incognito du nocciolata blanca dans ma valise ! Donc j’ai pris mes tartines de pain beurre salé + nocciolata à 6h du mat, de quoi me donner des forces pour ce marathon.
Nous sommes allés à pied au départ de la course, le jour commençait à se lever, température idéale et pas encore de vent. A 8h15 les élites sont partis, musique d’ambiance qui a commencé à faire battre mon cœur.


Mon chéri m’a souhaité bon courage, je suis allée dans mon sas avec mon masque sur le nez, les courses versions 21. Comme j’avais un SAS moins de 3h15, je me suis mise à l’arrière pour éviter de partir trop vite.

A 8h30, je m’élançais sur mon premier marathon. Je me sentais sereine et heureuse d’être là.
Les quelques premiers kilomètres, qu’on se le dise, il semblerait que je n’étais pas la seule à ne pas être dans le bon SAS car clairement, c’était le périph parisien aux heures de pointes. Vous savez un peu comme quand on est sur la file de gauche mais que la voiture devant n’avance pas et qu’il faut soit ralentir, soit doubler par la droite. C’est un peu ce qui s’est passé pendant au moins 3 kilomètres ! D’où à la fin, mes quelques centaines de mètres en plus.
Il faut aussi savoir que la veille Arnaud m’avait dit de partir à 4’50 jusqu’au 30ème km, ensuite soit je résistais, soit j’allais plus vite.
Je ne l’ai pas vraiment écouté (désolée Arnaud) ! En fait je me suis dit qu’il fallait que j’y aille au plaisir, que l’important était de kiffer ma course, donc je n’ai pas beaucoup regardé ma montre de la course…
Les premiers kilomètres sont passés à une vitesse, ne vous méprenez pas, c’est pas pour autant que j’allais à 4’30, mais plutôt autour de 4’45/4’50 ! Le flux s’est fait moins fort et je me suis retrouvée avec des personnes de mon rythme.
D’ailleurs au 2ème kilomètre Guitou m’avait dit qu’il serait là, on ne s’est pas vu tellement il y avait du monde, en plus je ne voyais rien, j’avais le soleil dans les yeux.
Bref à un moment j’ai enfin reconnu un endroit de Valence (car j’y étais déjà allée à mes 19 ans mais la veille je ne reconnaissais rien), flash back, enfin je n’avais pas une perte de mémoire !! C’est fou ce qu’on peut penser à des trucs inutiles pendant la course !

Au 6ème kilomètre, mon amoureux était là, j’étais trop contente de le voir.
Il a vu que j’étais en forme, je lui ai dit que c’était génial, que j’adorais ce marathon, une ambiance de dingue.
A ce moment là j’étais bien, je me disais que si c’était comme ça tout le temps bah ça serait easy. Après nous savons bien que sur les longues distances, il y a des hauts et des bas. Je gardais la même allure, de 4’45 environ.
Juste après le 6ème kilomètre, j’ai vu les premiers Kényans du Marathon, et devinez à quel kilomètre ils étaient ? 21km hahah !! C’est un autre monde, je les ai regardés passer (très vite !!), je les ai trouvés incroyables. Petite pensée pour mam avec qui j’étais allée encourager les marathoniens à Paris, notamment les premiers.
Nous faisions un aller-retour du 6ème au 10ème kilomètre. Je me suis faite un copain Espagnol, Paco, avec qui j’ai papoté un espèce de fran-gnol (mais j’étais contente de parler espagnol, j’adore, sauf que le lycée ça commence à dater haha). Il m’a dit que c’était son 3ème marathon. Moi mon 1er. Il m’a dit que son but c’était de faire moins de 3h30, car les deux premières fois il avait subi le mur ! Moi je lui ai dit aussi moins de 3h30, voir 3h20. « c’est ambitieux un marathon en moins de 3h30 ». Phrase à laquelle j’ai répondu « la vie sourit aux ambitieux » ; qu’on se le dise, je ne l’ai sans doute pas formulé aussi bien en espagnol, tout en courant ! L’idée était là.
C’est vrai qu’à ce moment-là j’étais bien mais fallait-il que je me fatigue en parlant ? C’était une réflexion que je me suis faite, mais bon c’est sympa aussi en course de discuter, c’est moins solitaire…
Au bout de 45 minutes, j’ai « mangé » un gel. C’est bien passé. Pour le coup j’ai mangé toutes les 45 minutes, entre gels et pomme pot + sachet de sucre. A partir de 2h de course j’ai mangé toutes les 30 minutes, je sentais que ça me faisait du bien (en tout 4 gels, une pomme pot et deux sachets de sucre). Et sinon je buvais à tous les ravito de l’eau (tous les 5km il me semble) et quand je voyais Guilhem la boisson iso.
Un petit peu après le 10ème kilomètre, j’ai fait un bisou à mon amoureux. Tout allait bien ! Il avait l’air d’apprécier aussi d’être sur la course !


Comment ne pas kiffer, il y avait tellement de monde à encourager, de la musique, des mini concerts, bref c’était ouf, je continuais de sourire, c’était extra !
Vers le 15ème kilomètre, j’ai commencé à avoir mal à la hanche. Je me doutais qu’un moment donné la douleur apparaitrait, la question était quand ? En fait cela me fait comme un blocage, ça ne m’empêche pas de courir, mais en fin de séance, généralement j’ai mal au genou. Du coup je trouvais que c’était un peu tôt pour que ça apparaisse.
Nous étions face au vent (ah oui je n’ai pas encore parlé du vent), il faisait un peu froid et là je me suis dit, « n’y pense pas, tout va bien se passer, tu es en forme, tout va bien, pense à des trucs cool ». A partir du moment où l’on se met à penser à des choses négatives, c’est vraiment pas bon du tout mais alors pas du tout ! Du coup, j’ai fait abstraction, j’ai pensé à mon papi, car je sais qu’il serait fier de moi, il courait beaucoup beaucoup et dans les moments difficiles je sais qu’il me donne un peu de sa force de là où il se trouve aujourd’hui.
Bref, cet instant d’égarement mental avec ma hanche n’a pas duré très longtemps et à partir de ce moment-là je n’y ai plus pensé, même au bout d’un certain temps je n’avais plus mal, c’est bizarre quand même, les douleurs sont parfois très psychologiques. Je savais aussi que de courir me permettait de détendre mon esprit sur les quelques jours qui avaient précédé.
Au 18ème, qui je vois, l’amoureux !! Il était tout content de m’annoncer que j’allais passer devant le stade de foot de Valencia. On aurait dit un enfant avec son drapeau du stade à m’acclamer, en me faisant un petit bisou !! Rappelons que la veille il n’avait pas été très bien car Marseille avait perdu contre Brest hihi.


Passage du semi : en regardant ma montre, j’ai réalisé que j’avais déjà un peu plus qu’un semi, il faut que j’apprenne à prendre plus la corde.
Le chrono : 1h39’40. Et j’avais parcouru la moitié. Je n’avais pas vu le temps passer tellement c’était génial. Je me suis dit que ça serait top top si je pouvais réaliser le même semi et surtout de prendre tout autant de plaisir sur la seconde moitié, qui est apparemment la plus difficile. Franchement j’étais contente de moi.

Les kilomètres ont continué à défiler rapidement, à un moment je suis même passée du 24 au 27 km sans m’en rendre compte ! Il y avait beaucoup d’encouragements, je faisais coucou aux gens qui m’acclamaient en leur souriant encore plus. Parfois même quand il y avait une musique cool je tapais dans mes mains en fredonnant l’air (ceux qui me connaissent rigoleront en lisant cette phrase et en m’imaginant chantant !)

Bon parlons un peu du vent, beaucoup ont trouvé qu’il y en avait pas mal. C’est vrai qu’il y avait du vent, mais rien comparé à chez moi, où je m’entraine en ce moment. Les deux dernières semaines avant le marathon, gros gros vent le long de la mer. Donc là franchement il y avait quelques rafales, je sentais bien quand nous l’avions de face, j’essayais de me réfugier derrière un grand, et comme il y avait que des mecs autour de moi ce n’était pas bien compliqué !
Un peu avant le 30ème km, nous passions dans le centre avec énormément de monde, c’était la folie, c’est fou comme ça porte ! wawww j’étais en train de courir mon marathon, et je savais à ce moment-là que je franchirai cette belle ligne d’arrivée que j’avais vu la veille.
Au 30ème, j’ai encore revu mon chéri, bisou en courant et il a couru une minute avec moi pour que je boive la boisson iso, il m’a demandé comment j’allais ! Au top !!



Il m’a dit « maintenant c’est le mental, tu ne lâches rien, c’est top ce que tu fais ». Je ne comptais rien lâcher, pour me rendre fière et pour lui aussi.
Arnaud m’avait dit que je pouvais accélérer à partir du 30ème, mais comme je n’avais pas écouté ses indications d’être à 4’50, je suis restée pareil vers 4’45, parfois même un peu moins 4’40.
C’était une longue ligne droite vent de face, un parisien m’a montré un mec qui courait en tongs, oui oui en tongs !!! C’est fou comme on relative, j’ai réalisé comme c’était chouette de courir en baskets haha
Dans ma tête, plus que 12km, c’était quoi 12km ? Presque rien ! C’était la dernière sortie que j’avais faite jeudi soir avant le marathon dans le vent à faire notamment un bloc 40min de variations d’allures à 4’25/4’40, où c’était passé vite et bien. « Allez c’est comme jeudi » !
Mentalement, j’ai décidé que je ne subirais pas le mur. Vers le 32ème, nous passions une grande arche qui dit que le mur ne nous atteindra pas. J’y ai cru très fortement. Et effectivement je n’ai pas subi « el muro ». Franchement, pour mon premier marathon c’est génial ! Tout le monde parle du mur sur le marathon et d’ailleurs c’est à partir de ce moment-là que j’ai vu beaucoup de marathoniens marcher, ou s’arrêter. Du coup, n’est-ce pas dans la tête ? Si nous pensons vraiment que le mur existe, que l’on ne pourra plus courir à partir d’un certain nombre de kilomètres, c’est, à mon sens, évident qu’il va nous atteindre. Bref.
C’est aussi que j’étais bien préparée, que je gérais bien ma course, en terme d’allure, d’hydratation et d’alimentation. Comme dit précédemment à partir de 2h de course je prenais des gels tous les 30 minutes, en plus ça m’occupait car ça prend du temps à manger (enfin je suis un peu lente).
A partir du 35ème kilomètre, il n’y avait plus trop de monde pour encourager, car c’est une boucle qui va assez loin. C’est là qu’il faut rester concentrée. Il me semble qu’à un moment nous étions sur une longue ligne droite, vent de dos, plutôt agréable.
Je savais clairement à ce moment là que j’allais réussir, j’étais sereine, comme apaisée, après des semaines de stress. Non seulement j’allais réussir ce marathon, mais je savais surtout au fond de moi que je serai reçue à l’intégration à la magistrature. En fait, tout était clair !

Comme dans toute course, il faut un moment drôle. Celui-ci est maintenant !! Enfin je me suis plutôt rendue compte que c’était drôle et gênant après la course !
Qu’on se le dise, j’avais envie de pisser mais contrairement à mon premier semi-marathon, je ne comptais pas m’arrêter faire pipi (même si ce n’est pas trop un problème de m’arrêter n’importe où entre deux voitures). Je ne voulais pas perdre mon rythme. A force de courir, vers le 37/38 kilomètre, j’ai ressenti comme si je faisais pipi. « ça y est je fais un marathon et je commence à être sénile, c’est pas pour rien qu’on dit que le marathon c’est un truc de vieux » hahah.
Bon, je n’y ai pas prêté trop attention, mise à part que j’avais envie que ça se termine pour faire pipi. En terminant le marathon, j’ai regardé mon short, en fait je coulais car mes règles se sont gentiment invitées sur la course !!!! Elles auraient quand même pu attendre une heure, pas très très cool !! Heureusement ce n’était pas grand-chose et j’avais un short gris foncé. C’est chouette d’être une fille non ??!!
A partir du 39ème j’étais pressée que ça se termine, je commençais à sentir mes jambes un peu lourdes. Les supporters commençaient à être de nouveau présents, et criaient « c’est fini ». Euh non 3 kilomètres, quand nous en avons parcouru 39, c’est pas rien, et on les sent passer haha.
Mais au 40ème, Guitou était là, toujours avec son drapeau du valencia foot !! Il a commencé à courir avec moi, et c’était génial, cela m’a donné des ailes pour garder le même rythme !! Ambiance de folie, il était là et il y avait des milliers de personnes (bon ok à force d’être avec un marseillais j’exagère un peu). C’était génial, on criait Gabrielle, je souriais, je savais que c’était là fin, que j’allais finir ce marathon, en plus avec un superbe chrono.


Contrairement aux deux derniers kilomètres du marathon de mon IronMan qui m’avaient paru assez long, cette fois c’est passé à une vitesse folle !! Au 41ème, l’amoureux m’a laissé continuer seule. C’était incroyable. Je commençais à réaliser ce que j’étais en train d’accomplir et j’avais envie de savourer chaque instant.
Tapis bleu (pour moi, ils auraient pu dérouler le tapis rouge quand même haha), les panneaux indiquaient les distances en mètres : 800 (dans ma tête deux tours de pistes)/700/ etc…


C’était tellement beau, encore plus magique que la veille. Évidement plus magique car après les 42km, la ligne d’arrivée a encore plus de saveur. Elle se mérite, elle est belle, nous la voyons, elle se rapproche, ( j’ai accéléré, mais pas trop car je voulais qu’elle passe lentement), elle devient de plus en plus nette, et ça y est, elle se franchit, elle est passée.

MARATHONIENNE YEAH !!!! Quelle course, que d’émotions, de kiffance, d’amour, de bienveillance, bref, j’étais heureuse à ce moment-là. 42,195km, 3h20min48s, de bonheur !
Passée cette ligne d’arrivée, impossible de marcher (oui j’avais envie de courir de nouveau loool), un monsieur m’a supportée car vraiment c’était compliqué. C’est fou ce que le corps et l’esprit sont capables de faire. Encore une belle preuve que c’est dans la tête et le corps n’a plus qu’à suivre… du coup quand la tête dit stop, le corps ne suit plus…
Après 10km de marche (oui oui la marseillaise est de retour), que c’était long pour atteindre la sortie, j’ai retrouvé mon chéri, il était fier !




Conclusions :
Beaucoup d’émotions, de belles pensées, de gratitude.
Malgré mes petites douleurs à la hanche, j’ai pris du plaisir tout le temps et j’ai bien vécu ma course. J’ai cru en moi, en mes capacités, je me suis fait confiance et j’ai profité de chaque instant. J’ai pensé très fort à mes proches, qui étaient présents avec moi dans mon cœur, et mon amoureux qui n’était pas seulement dans mon cœur mais aussi sur le parcours pour me soutenir, et c’est sûr qu’ils m’ont tellement portée. J’ai aussi pensé à tout le travail fourni dernièrement, à ma volonté de réussir ce que j’entreprends, et à non seulement rêver ma vie, mais surtout la vivre…
Vivre une course de cette manière, je pense que tout athlète le voudrait et c’est d’ailleurs ce que l’on vient chercher, se dépasser, se faire plaisir et surtout se rendre fière… Aujourd’hui, je le dis, je suis fière de moi et de ce beau marathon.
En écrivant ces lignes, comme je l’ai dit plus haut, l’avenir m’a donné raison. Pourquoi ? Car j’ai réussi les deux…
A mes deux beaux marathons ! Un professionnel et un sportif.
Vivement les prochains !! Lesquels du coup ??

