Quel n’a pas été le bonheur après deux mois confinée, en admirant les Pyrénées de loin (de la terrasse), que de pouvoir y retourner en s’y baladant gaiement. Encore une belle occasion de découvrir les week-ends nos magnifiques montagnes… surtout que je leur dis byebye…
Allez c’est parti pour vous faire partager les petites (ou grandes) randonnées magiques. Précision : je ne vais pas détailler les itinéraires, le site dédiée de Mariano (Topo Pyrénées) est parfait pour cela.
Le Montagnon d’Iseye (2170m) et le fameux lac en forme de cœur (lac du Montagnon): 9km/ 1400m D+.
+ sans compter toute la descente.
Seconde tentative pour accéder au lac en forme de cœur, et réussite. Pour rappel, la première fois, 3 semaines avant le confinement, il y avait encore trop de neige et le dernier versant était verglacé donc trop dangereux.
Cette fois ci, c’était un des premiers week-end de déconfinement.


Contrairement à la dernière fois, nous sommes passés par la vallée d’Ossau, en débutant la randonnée de Goust (la dernière fois vallée d’Aspe, accès plus facile, beaucoup moins long, mais du coup plus fréquenté́, avec beaucoup moins de dénivelé́). Du coup par la Vallée d’Ossau, nous n’avons quasiment croisé personne. Enfin si un chien méchant, mais on va s’arrêter là dans cette histoire, j’ai déjà raconté assez d’histoires avec des chiens méchants (bon ok juste une, mais cela suffit !!).


Nous voulions de la fraicheur (à ce moment-là il faisait 31 degrés à Pau), nous l’avons eue, avec des nuages, c’était parfait. Surtout que pendant la montée il n’a pas fallu trainer comme nous avions commencé à 14h (vous savez à cette période, la nuit tombe très tard haha). Nous avons donc couru sur les quelques parties plates en montant (2h15 pour faire 1300mD+).

A un moment nous avons pris par les crêtes, c’était superbe, mais il n’y avait pas vraiment de chemin.

Cela nous a fait un choc du coup de passer des crêtes où nous étions seuls, à l’arrivée de l’embranchement avec la vallée d’Aspe (Col de la Tallandère 1836m), à plein de monde !! Oui oui il ne fallait pas oublier que c’était un des premiers week-end de liberté et le lac du Montagnon est un incontournable de la région…
La dernière portion de montée est assez raide et dans la caillasse, elle s’est faite rapidement.
Arrivés au lac (2000m), superbe, il y avait encore un peu de neige sur son pourtour. Évidemment, j’ai voulu une photo sur la neige, à mes risques et périls. Comme d’habitude, mais de toute façon il semblerait que lorsqu’il s’agit d’une photo, je me soucie peu du danger, ou du reste, en tout cas maintenant, non pas à cause de cette photo, c’est sûr que j’ai pris du recul sur « je veux une photo, pour montrer que j’étais à cet endroit ». Oui c’est sûr que c’est bien d’avoir des souvenirs et de pouvoir un peu en partager, mais il ne faut pas que cela empiète sur le partage de l’instant présent…

Ce lac a-t-il vraiment la forme d’un cœur ? Il fallait s’en assurer en montant au pic : Montagnon d’Iseye (2170m).


Au début, nous aurions même pu dire que ce lac avait disparu tellement nous étions dans le brouillard au sommet, puis nous avons eu de la chance et comme par enchantement nous avons attendu qu’il se dissipe pour apercevoir progressivement le lac et les sommets environnants…magique. Alors oui, il a vraiment la forme d’un cœur…


Il fallait bien tout redescendre : nous avons donc couru et nous ne sommes pas passés par les crêtes au retour mais par la vallée.


Au final, nous étions larges, nous avons même pu faire une pause fougères !!! Histoire de me redonner des forces en plein dans la descentes ! Nous sommes arrivés bien avant la tombée de la nuit…

Lac d’Aule + Pic Turon (2400m)
C’est sans doute la plus belle randonnée que j’ai pu faire dans les Pyrénées. Effectivement, elles sont toutes belles mais j’ai trouvé celle-ci incroyable. Peut-être parce que nous étions complétement seuls, qu’il ne faisait pas super beau et qu’il y avait une certaine ambiance…

De base on s’était dit « on est mega fatigués de la semaine on fait une rando soft, on s’arrête au lac ». A votre avis, nous sommes-nous vraiment arrêtés au lac ???


Départ de Bious Artigues (1300m). Au début, je voulais faire le tour des Lacs d’Ayous. Nous étions en juin, nous avions remarqué qu’il y avait pas mal de monde en montagne, alors nous avons décidé de ne pas faire cette randonnée, trop populaire, mais d’en faire une moins connue (pour avoir fait ensuite le tour des Lacs d’Ayous, je ne vais pas trop parler du lac d’Aule, haha gardons le pour les amoureux des endroits plus sauvages !!).
Montée progressive et sans difficulté le long d’un ruisseau. Tellement paisible.

Nous sommes finalement arrivés assez rapidement au lac d’Aule (2040m). Piquenique magique le long du lac et face à JP (l’Ossau, cf article, sur l’ascension en juillet). Nous étions quasiment seuls, juste une famille, avec des enfants très téméraires (peut être des bretons ?) se baignant !! Perso, pas du tout envie de me baigner, dès qu’il y avait des nuages, il faisait bien froid, je crois même que j’avais mes gants !!



Allongés dans l’herbe, en pleine digestion, on s’est regardé « il a l’air cool le pic là haut.. »
Je vous laisse imaginer ce que l’on a fait ensuite ?? Nous sommes redescendus à la voiture !! Je rigole !!

Il semblerait que n’étions pas si fatigués que cela, puisque nous avons repris notre grimpette pour un Pic !! Petits passages de névés, c’était tellement beau.

Nous sommes arrivés à un col, puis nous avons passé les crêtes. C’était splendide, vue de folie des deux côtés. Au col mon portable captait et mon père (venant du vercors) a eu la bonne idée de me laisser un message en me disant qu’il était en route pour Pau (ouais il traversait la France sans me prévenir au préalable du jour exact où il allait passer chez nous, du grande Gérard !!). Du coup il n’a pas fallu trainer.


Nous sommes un peu redescendus, pour remonter à flanc de falaise (un peu vertigineux) et accéder au Pic du Turon (2400m).




Magique, même s’il ne faisait pas très beau, vue sur les sommets environnants, notamment l’Ossau, tjs très reconnaissable.
C’est possible de faire une boucle et de continuer un peu sur les crêtes, ça nous aurait bien dit, mais en fait on était fatigués (haha c’était pas une boucle en plus qui allait nous arrêter quand même !!). Il fallait retrouver un embout de bâton. Damien voulait donc repasser par le même endroit au retour. Mine de rien cela nous a bien occupés en descente d’être à la recherche d’une aiguille dans une botte de foin et pour une fois je n’ai pas eu à lui courir après !!

Pic d’Ayous (2280m) + tour des lacs d’Ayous : 1400D+. 21km
Honte à moi, cela fait quasiment 3 ans que je suis dans le coin et je n’avais encore jamais fait la rando la plus connue de la vallée !! Sans doute parce qu’elle est assez facile d’accès, qu’il n’y pas énormément de dénivelé quand on part du parking et qu’on fait juste le tour. Du coup habituellement, il y a beaucoup de monde et moi je n’aime pas les gens hahah.

Je me suis dit « c’est bon on est jeudi il n’y aura pas trop de monde ». Pff, du grand n’importe quoi, c’était sans prendre en compte que nous étions encore en vacances scolaire (fin août) et que beaucoup de personnes sont restées en France cette année, notamment les touristes sont venus dans les Pyrénées !!
J’ai donc dû me garer au village du bas (à Gabas) et faire plus de 4km de montées en courant/marchant, seulement pour arriver au parking blindé de chez blindé de Bious Artigues. Bon ok, je suis aussi arrivée super tard pour le départ, oui oui c’était aussi mes vacances, pas envie de me lever aux aurores, il était donc plus de 11h.
Ensuite, j’ai continué sur mon rythme assez rapide de trail en doublant un milliard de personnes (non je ne suis pas marseillaise, j’exagère à peine).
La première partie de la rando je l’avais déjà faite, pour le Pic les Tours l’année dernière (magnifique où il n’y avait personne car pas très bien balisé…).
Franchement, j’ai compris pourquoi il y a autant de monde sur cette randonnée, c’est juste magnifique.
Le premier lac : Roumassot (1845m) : sublime, avec des chevaux et poulain, et en arrière fond le fameux Jean Pierre, pour ne pas nommer l’Ossau !





Le deuxième lac : après le passage d’une magnifique cascade : lac du Miey (1914m).


Le troisième lac : le fameux lac Gentau (1947m), où se trouve également le refuge d’Ayous. Après avoir contemplé deux lacs, la tentation était trop grande, et surtout il faisait super chaud, un petit plouf était le bienvenu ? Évidemment, comme on dit chez nous, nager ouvre toujours l’appétit, car oui j’ai nagé tellement l’eau était bonne !

Petit piquenique le long du lac, en essayant de faire abstraction du monde autour, même si quand on est dans un cadre comme cela, on contemple juste, sans penser au reste.
Après un dessert snickers, la base évidemment, en plein forme pour repartir à fond, mon programme était chargé quand même et j’avais perdu un peu de temps en me rallongeant de 4km…
Je refaisais chauffer les cuissots pour accéder au Pic d’Ayous (2288m) : la montée, les chevaux sauvages, la crête finale, tout était sublime.


Seule au monde, en faisant coucou à tous les touristes s’agglutinant en contre bas autour des lacs ! Je n’ai pas compris, il n’y avait personne alors que c’était juste le plus beau de la journée (vue incroyable sur l’Ossau), il y avait une quiétude incroyable.


Ensuite, je me suis un peu speedée pour descendre, je voulais quand même faire tous les lacs !! Petite montée pour accéder au 4ème lac : lac du Bersau. Et forcément, qui dit speeder dit avoir chaud, donc je méritais bien de piquer une petite tête dans ce magnifique lac non ?! Même si 5min après j’étais déjà̀ sèche !

Le reste du tour après le refuge était nettement moins fréquenté, donc beaucoup plus agréable.
Enfin : le dernier lac : le Lac Castérau.


La descente fût assez rapide, car j’ai pas mal couru, et j’ai eu de la chance d’avoir été prise en stop, un peu après le parking du départ, ça m’a évités les 4km sur la route…
Bref une journée solo au top !!
Pic de Ger (2613m) : 1300m D+
Départ de Gourette. Également station de ski.
La première partie de la rando est dans les pistes de ski, en zigzaguant entre les poteaux de télésiège. On n’a pas suivi de chemin et nous sommes directement allés tout droit, dans la pente assez raide.
Cette partie n’est donc pas super intéressante mais en tout cas elle s’est faite assez rapidement (et nous avons eu très vite chaud !!).


Arrivés au dernier télésiège, c’était beaucoup trop mignon, nous avons pu apercevoir des petites marmottes, enfin disons-le, des marmottes qui ont bien mangé à la cantine. Elles n’étaient pas du tout farouches, et nous avons pu nous approcher très facilement !


Passés ce passage un peu moins sympa, surprise avec des petits lacs émeraudes, magique.


Puis passage de pierrier/caillasse, un peu plus raide, pour arriver à un col, où il y avait des courants d’air, avec un vent très froid !!


Nous voyions au loin le pic de Ger, le but était proche !!
C’était vraiment magnifique cette dernière partie sur les crêtes. Il a fallu mettre parfois les mains, car le chemin était très abrupt.



Au sommet, vue 360°, vue bien dégagée, sur tous les sommets, notamment JP, bien reconnaissable.
Il y avait pas mal de vent, on a trouvé un endroit plus ou moins abrité pour piqueniquer, la base avec forcément un snickers bien mérité !!!



Le temps commençait à changer, nous avions d’ailleurs vu à la météo qu’il y aurait de la pluie en début d’après-midi (au final on n’en a pas eu), il ne fallait pas trainer. D’ailleurs, en partant du sommet, la vue sur Gourette était complétement sous les nuages… Ca fait toujours une ambiance un peu mystique, c’est magique.

Nous avons descendu assez rapidement, en repassant par mes lacs préférés, de vrais bijoux et en faisant coucou à nos amies les marmottes !!


Ce fût encore une bien belle randonnée automnale, ou nous n’avons croisé quasiment personne (mis à part les marmottes). Juste à la fin, une fille qui faisait la traversée seule des Pyrénées par le GR10 et qui était partie dans une mauvaise direction, nous l’avons donc un peu aidée !! Je ne sais plus depuis combien de temps elle marchait, mais vraiment longtemps, elle avait même des trous dans ses chaussures, je dis chapeau, car le faire seule et d’une traite, c’est franchement incroyable…
Les Lacs d’Artouste et Arrious (2300m)
Une randonnée que j’avais déjà faite avec une amie à la fin de mon premier été ici. C’était d’ailleurs une des premières randonnées dans le coin.



Lors du premier été
Très heureuse, cette fois, de partager cette randonnée avec deux amies de longue date venues me rendre visite pour le week-end ! Parfois, même un break d’une seule journée complètement hors du temps peut nous faire un bien de folie, c’est ce qui s’est produit lors de cette journée. J’ai tout oublié, j’ai lâché le téléphone (bon ok j’ai quand même pris un selfie dégueu de nous en mangeant nos sandwichs devant le lac d’Artouste), déconnection totale, c’était féérique, d’autant plus qu’il avait neigé la semaine précédente. Même si je connaissais déjà les paysages qui s’offraient à moi, c’était complètement différent de la première fois, où c’était estival. C’est fou comme en différentes saisons, nous redécouvrons des paysages enchanteurs.

Je suis également très fière de mes copines qui m’ont suivie sans trop de difficulté, ont réussi à grimper 1100m de dénivelé positif et sont tellement calées en animaux de montagnes, qu’elles ont aperçu un isard.




La randonnée commence en forêt et la pente est régulière jusqu’au dernier raidillon avant le col d’Arrious (2250m).



Le premier lac (Arrious) est à quelques mètres sur la droite, il était gelé, avec l’Ossau dégagé au loin.



Il y avait aussi pas mal de neige. Pour atteindre directement le lac Arremoulit, il y a un passage avec corde, bien pentu et nous avons croisé des personnes qui en revenaient. Ils nous ont dit que sans crampons ce n’était pas praticable, d’autant plus que ce versant est à l’ombre, du coup il restait encore plus de neige. Nous n’avons pas voulu prendre le risque, surtout que les filles avaient seulement des baskets légères.
Donc contrairement à la première fois, où j’avais fait le tour des Lacs en passant par Arremoulit, et notamment en piquant une petite tête dans ce lac (et l’eau était super chaude, haahah non je rigole, j’étais la seule avec un autre breton à m’y baigner, ou plutôt faire trempette), cette fois nous avons fait un aller-retour, sans passer par le lac d’Arremoulit.



Lac Arremoulit le premier été
Nous en avons profité pour déjeuner au soleil (il faisait quand même bien froid et les gants étaient les bienvenus), entre deux blocs de neige, tout en dominant et admirant le sublime lac d’Artouste.


Comme nous ne pouvions pas faire le tour, nous sommes descendues par le Col d’Arrious au lac d’Artouste, avec des petites parties enneigées, où j’ai pu « skier » haha. Nous étions seules et franchement c’était magnifique.



Ensuite, il a fallu remonter, puis tout redescendre. Par contre, elles n’ont pas voulu courir dans la pente haha.
Je suis heureuse d’avoir pu partager cela avec mes amies et de leur avoir fait découvrir un coin aussi chouette, qui aura fait partie de mes 3 années ici…

The last : Pic de la Montagnette (enfin juste un peu en dessous) : 2200m
Juste avant le vrai confinement. Je dis le vrai car le dernier week-end, il y avait encore une « tolérance ». On a pris le risque, car nous avions envie de profiter une dernière fois dans les montagnes, et ce fût juste magnifique. Je savais aussi que ce serait la dernière randonnée dans les Pyrénées avant un bout de temps, puisque 2 jours avant je venais d’accepter un poste ailleurs. Je pense sincèrement que la vie est faite de risques, de changements, d’aventures, de remises en questions, de nouveaux départs et de bonheur. Parfois il faut juste sortir d’une mauvaise passe, pour recommencer un nouveau cycle qui reste complètement incertain, mais n’est-ce pas beau justement d’être dans l’inconnu total ?

J’avais retrouvé les copains, à Bagnères de Bigorre, rencontrés sur le GR20, il y a 4ans et avec qui j’ai aussi fait la traversée de la Réunion. Égal à lui-même, Dimitri nous avait concocté un petit programme sympa… Levé 5h du matin, départ 5h30 , frontales et hop c’était parti pour 900m de dénivelé positif en 1h10…
Une montée progressive, nous avancions bien vite et sur les parties plates, nous courrions. Pas le choix que de suivre la fusée Dimitri !! Petit à petit, nous commencions à entrevoir les montagnes… le lever de soleil allait être dingue…
Il y avait quelques petites parties enneigées, mais pas bien méchantes.
Au final, nous avons décidé de ne pas aller au Pic, car on risquait de rater toutes les strates du lever de soleil (surtout que ça commençait déjà), alors on s’est posé juste un peu plus bas. Ce fût ouf !! On s’est rappelé nos levers de soleil aux aurores à la Réunion, on a profité de chaque instant. Juste incroyable. Pas de mots.


Heureuse de ce moment. Un instant presque tout s’est arrêté.
Vue de folie sur le pic du Midi de Bigorre avec les petits nuages roses tout autour…




Puis il a quand même fallu tout redescendre. Et avec Dim on n’est pas là pour vendre des gaufres. Haha.
Comme je ne suis pas bien douée en descente et que je courais (quand même assez vite), je me suis prise mon bâton et je suis tombée sur mes genoux. Comme à chaque nouveau confinement mes genoux prennent chers !! Ils disent stop aux confinements !!!! J’espère que Macron les écoutera un peu !!

Bref à 8h30 nous étions déjà rentrés et nous pouvions nous recoucher avec des images plein les yeux…
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