Article co-écrit par Bleuette&Gobynette
Épilogue de notre IronMan en Nouvelle Zélande à Taupo le 2 mars 2019 ! En fait il n’y a plus de suspense, tout est dit dans le titre, vous savez déjà la fin ! Mais si vous avez envie de revivre notre journée incroyable qui nous a permis de devenir pour la première fois IronMan « Gabrielle You are an IronMan », « Marion You are an IronMan », c’est par là ! Ce fût difficile (en même temps ça se saurait si tout était facile), ce fût beau (même un peu trop beau parfois, quelques nuages n’auraient pas été de refus), et surtout ce fût magique !
« Gabrielle You are an IronMan »
Par Gobynette
Ce texte est un extrait de mon journal de voyage (écrit le lendemain comme je l’ai vécu, donc sans modifications) :
« Samedi 2 mars :
The D. Day.
4h45. Le réveil sonne. Après une courte nuit, je me sens prête à tout. Même si je ne suis pas du tout du matin, le réveil n’est pas trop difficile.
Marion a déjà pris son petit déj. Mais doit-on vraiment parler de petit déj ? Car même si je n’ai pas faim, il est impératif de manger et pas forcément ce que je préfère (plutôt sucré) mais un gros plat de pâtes au thon (sans oublier le smecta, haha, ayant déjà eu des problèmes de transit sur du long, cette fois j’anticipe !).
Pendant ce temps, à moitié à poil (vous savez bien les filles arrivent à faire plusieurs choses à la fois !), collage de mon tatoo sur mon bras. Le numéro de ouf, 666. Alors moi qui aime les chiffres pairs, je suis servie !
En parlant de tatoo, Marion me montre le « F » qu’elle a eu. Je lui dis en rigolant que c’est mort, je ne compte pas mettre le mien qui est un « H », qui pour moi est la signification de « Homme » et logiquement « F » pour Femme. On pense qu’ils se sont trompés (voilà le genre de conversation before IronMan, on parle de tatoo !!!). A cette heure matinale, on ne devait pas vraiment être en état de réfléchir car le soir, quand ma mère a trouvé le tatoo « H » dans ma chambre elle m’a demandé pourquoi je ne l’avais pas mis. Je lui ai expliqué ma réflexion du matin et précisé que durant le vélo j’ai pu observer d’autres lettres (d’ailleurs je n’ai jamais compris le sens). Là elle commence à rigoler « mais tu as vraiment penser que H voulait dire Homme ? On est en NZ, ça aurait été M pour Man et W pour Woman. Et là on a tellement rigolé. En fait, je retire ce que j’ai dit plus tôt (à 4h45, trop tôt !), je n’étais vraiment pas bien réveillée !!
5h30. Il fait nuit, froid, « mais pourquoi ?! » bon à chaque course je me fais cette réflexion, et à chaque fois j’en redemande (le masochiste se soigne ?!).
Marion et moi sommes entourées de ma mère, mon beau père et le copain de Marion, Tanguy. Ils nous déposent devant le sas vélo en voiture.
Je grelotte sans doute dû au froid (environ 10 degrés ce matin) mais surtout à la peur, ou plutôt l’anxiété.
Là je commence à réaliser que je vais partir pour une longue, devrais-je plutôt dire, très longue journée et surtout que je me lance sur mon premier IronMan (à chaque fois que je dis « premier », ma mère rajoute toujours « et dernier hein ». « hum hum »).
Check du vélo, je demande des trucs en anglais, notamment où l’on doit mettre notre « street bag ». Bon personne ne me comprend. « oh street bag ». Euh bah c’est ce que j’ai dit (mais sans l’accent haha). D’une il est trop tôt pour me faire parler en anglais, et deux, avec le stress, j’en perds mon Shakespeare (si tant est que je l’ai eu un jour !!!).

Marion me retrouve, on se dirige tranquillement à la plage, pour faire bronzette ? Ha non, il fait encore nuit !! On se fait la réflexion que c’est long et qu’il y a une montée juste pour revenir au sas de transition. Marion m’explique qu’on n’a pas le droit de se baigner avant le départ de la nage alors on se dit qu’il faut qu’on fasse pipi avant absolument ! Trop de queue pour les toilettes, en plus pas pratique on a déjà mis notre combi. Du coup, on se trouve un coin tranquillou (enfin autour de 1500 personnes) pour nous faire pipi dessus (oui oui). Au moins nous avons eu l’intelligence de faire cela dans l’herbe… Après on peut facilement nous suivre à la trace vu que l’on a les pieds mouillés. Voilà pour cette intermède glam (toujours le triathlon haha !). Cela nous permet de bien rigoler, baisser la pression, être ensemble nous fait du bien.
On fait nos essais bonnets « on en met un ou deux ? ». Chacune choisira une option différente, et chacune se fera la réflexion à la fin qu’elle aurait dû suivre l’avis de l’autre (on est bien avancé pour le prochain du coup !).

Ma maman nous encourage, trop trop heureuse de la voir juste avant le départ.
Puis c’est trempette dans le lac. Oui oui on aurait pu s’abstenir de faire pipi dans l’herbe !! La température de l’eau est trop bonne. A-t-elle augmenté depuis la veille lorsque j’ai nagé ? Il me semble, bon en même temps, normal, 1500 personnes (moins 2, c’est-à-dire nous) font pipi avant le départ !

Je dis à Marion qu’il faut qu’on se mette sur la gauche. Elle rajoute, « je vais me mettre un peu derrière toi comme tu vas aller plus vite », en faisant juste un pas en arrière. On rigole !!

La Natation
Et bam le coup de pistolet retentit ! A ce moment-là je repense à tout ce que m’a dit Victor, mon coach, je me concentre et surtout je ne panique pas. J’ai une tendance claustrophobie à paniquer lorsqu’il y a trop de monde autour de moi et notamment dans l’eau, alors ce dont je suis super contente est que j’ai réussi à poser ma nage rapidement. Je me dis que j’ai réussi progressivement depuis 2 ans à faire face à cette panique et à nager en me prenant des coups par plein de personnes autour de moi sans presque m’en rendre compte…
Alors j’ai nagé…
J’ai bien rigolé intérieurement en voyant les balles de golf (il y a un mini terrain de golf au bord du lac) dans le fond du lac en me disant que ça devait être des débutants car les balles n’étaient quand même pas loin du bord ! Petite pensée pour mon beau père qui a tenté de me faire aimer le golf jeune, mais je trouvais cela chiant !! Pas assez intense pour moi.
Pendant toute la nage et principalement à partir du milieu je n’ai pas arrêté de me dire « mince j’aurais dû faire comme Marion et mettre deux bonnets ». Au moins 10-15 fois, j’ai dû « m’arrêter » pour remettre mon bonnet qui glissait. Faut que je règle cela sur les prochains triathlon (ou alors je me rase la tête ?!) car ce n’est pas la première fois. Et Marion m’a fait la réflexion à la fin que les 2 bonnets lui ont comprimé la tête. Donc a priori pas la solution idéale non plus…
Bref, je n’ai pas 10000 trucs à dire sur la nage car c’est quand même beaucoup la même chose, tous les 3 temps, on tourne la tête et puis voilà. Mais du coup tous les 3 temps, je voyais le soleil se lever avec le reflet sur le lac, et ça clairement c’était waaaaaaouuuuu ! « Ok, je sais pourquoi je me suis levée tôt ». Même en course il faut savoir apprécier ce genre de moment unique. « Gab, tu réalises la chance que tu as, tu es en NZ avec ta meilleure amie dans une eau pure et tes parents à l’extérieur pour ton premier IronMan, c’est ouf, savoure ce moment de kiff ! »
Bon par contre, à un moment j’en ai vraiment eu marre. J’ai regardé ma montre, 3700m et je n’étais pas du tout arrivée. Je voyais au loin sans vraiment voir la fin…
Quasiment 4000M de nage, fiou ! Ce n’était pas trop tôt !!

La nage c’était ce que j’appréhendais le plus, au final je suis soulagée d’avoir terminé. Pas un temps de folie, 1h25, mais contente.
Une longue transition, pour le coup on avait clairement beaucoup de temps pour enlever les lunettes et bonnet (pas compliqué vu qu’à la fin il était complètement barré !), quasiment 700m et une petite montée.

Ensuite, je tiens à faire une mention spéciale à l’organisation de folie, je n’avais jamais vu cela sur une course ! Déjà on nous donne nos sacs de transition personnellement, puis dans la tente femme, chaque femme avait sa volontaire pour l’aider à enlever sa combi, mettre ses affaires de vélo et surtout nous tartiner de crème solaire (lool j’étais blanche en sortant de la tente !).
Ensuite en allant chercher mon vélo je me suis prise une pénalité de 2min mais je n’ai pas compris pourquoi (mon Shakespeare n’était toujours pas revenu apparemment lool), enfin un truc en lien avec mon casque. Bon ça m’a permis de faire pipi hihi !
A la sortie de la zone, encouragements de mon beau père qui font plaisir.
Les 180km de vélo
Et c’était parti pour 180km de vélo. Jamais je n’avais fait cette distance (seulement 137km max). Un peu d’appréhension car le plat n’est pas du tout mon truc (quand on voit mes cuisses d’araignées, on comprend pourquoi !) mais je partais confiance (toujours) en me disant que tout se passerait bien.
Bon, dès le départ, douleur au ventre. Au début, j’ai cru que c’était mes règles qui arrivaient mais non. Après étant donné que j’étais partie en NZ depuis 2 semaines, avec les 35h de voyage, le décalage, le changement de climat, et habitudes, il est fréquent que le corps se dérègle (c’est le moins qu’on puisse dire…). J’ai aussi pensé à une douleur due à ma digestion bloquée suite à une pâte d’amande mangée rapidement à ma transition nage-vélo. Cette douleur reste un mystère. Je me suis dit qu’elle allait passer, j’étais large, il me restait 180 km pour qu’elle passe ! Au final, elle n’est jamais passée mais je m’y suis habituée et sur le vélo c’était plutôt supportable.
Alors que dire du vélo ?
- Les montées c’était clairement rien du tout. J’ai même eu l’impression que le parcours était ultra plat. Après je suis plutôt forte en montée, d’ailleurs je doublais tout le monde easy en restant sur la plaque quand il y en avait (seulement 4 !!).
- J’ai pratiquement fait que doubler, donc ça m’a motivé.
- Le parcours n’était pas forcément le plus fun et un peu rébarbatif: 2 boucles de 90km avec 2 lignes droites de 45km dans la plaine. Je ne suis pas fan des boucles car on sait à quoi s’attendre et on sait que le 2nd tour sera forcément plus difficile.
- Les premiers 45km sont passés très vites, normal on était dos au vent. Au demi-tour les 45 autres km c’était autre chose. Un gros vent de face (c’est marrant car Marion n’a pas eu le même ressenti, en même temps je dirais qu’évidemment c’était beaucoup moins qu’à Wellington (ville la plus venteuse au monde et j’ai bien compris pourquoi !), lieu où elle vit et où j’ai pu m’entrainer un peu avec elle. Depuis je sais ce que c’est du vrai vent, franchement le vent en Bretagne ce n’est rien à côté. Alors pour donner une idée du vent qu’on a eu a Taupo, c’était un fort vent pour la France). Bref, je n’ai rien lâché, il y avait du vent, c’est la vie, il fallait bien avancer. La 2nd boucle, je m’attendais à encore du vent de dos sur la première partie. Ce ne fût pas le cas, ça aurait été trop beau !! Le vent avait changé de trajectoire, de manière latérale, donc pas de relâche au final ! Sur le retour, vent encore plus fort que sur la première partie.
- Vers le 150km j’ai discuté avec une américaine, elle est passée à côté de moi en me disant que j’étais trop mignonne (encore une qui m’a prise pour une nana de 21ans !!). Super sympa. Je lui ai précisé que c’était mon premier. Elle était impressionnée et trouvait que pour un premier je me débrouillais très bien. Beaucoup d’encouragement sur le long de la route, ce qui faisait plaisir car parfois ça semble long et monotone. Un monsieur m’a dit à un moment « oh ça fait plaisir de voir une magnifique femme aujourd’hui ». Bon peut être que j’ai compris ce que je voulais hein (on ne saura jamais si à cette heure avancée, j’avais retrouvé mon Shakespeare !)
- Malgré mes douleurs de ventre, je me suis forcée à manger mes sandwichs (poulets et saumon) par moitié toutes les 30-40 minutes car je savais que sur la course à pied ça n’allait pas du tout passer. Ma douleur n’est jamais partie même en mangeant bien et en buvant (d’autant plus qu’il commençait à faire bien chaud avec un soleil qui tapait à fond, heureusement quelques nuages de temps en temps, merci le tartinage de crème solaire !!)
- Au final, j’ai trouvé que c’était passé plutôt rapidement. Par contre à la fin, faut être honnête, j’en avais clairement marre, on ne sait pas dans quelle position se mettre, on commence à avoir mal au cul. Je dirais que les 20 derniers km ont été longs (après 20 sur 180 ce n’est pas grand-chose !), sauf les 2 derniers avec l’entrée en ville, le monde, les encouragements et surtout, je savais que c’était la fin (bon à un détail près qu’il restait un marathon !)
- En 6h40, plutôt contente avec une vitesse moyenne de 27km/h, sachant que le plat ce n’est pas spécialement mon truc et vu le vent.

Ca y est je descends de mon vélo. Encore des volontaires au top du top pour s’occuper de nous.
En marchant et en étant en position debout, je réalise que j’ai très mal au ventre et que ça va être super dur de courir… Crèmes solaires, casquette, indispensable !
Passage aux toilettes pour faire pipi (même si j’avais aussi fait sur mon vélo haha).
Le Marathon
Là en sortant, je vois ma mère à 20m. Je cours, la douleur est horrible et m’empêche de respirer… Elle voit que je ne suis pas bien. 10m plus loin, je m’arrête déjà et je marche. Même marcher c’est dur…
Dans ma tête c’est le bordel, mon moral en prend un sacré coup. Comment vais-je faire un marathon alors que je suis juste incapable de courir, voire de marcher ?? Une chose est certaine, j’irai au bout même à 4 pattes, même en rampant, mais c’est certain je n’abandonnerai pas ! Après ce n’est pas comme cela que je conçois mon marathon, un marathon sur IronMan ce n’est pas pour marcher mais pour courir. Je n’ai pas fait 7 mois d’entrainement pour marcher sérieux !!
Je vois mon beau père un peu plus loin, je courrotte, mais c’est insupportable.
Les gens m’encouragent. Je peste « putain je suis au tout début du marathon, et je marche, mais à quelle heure je vais finir ??! ». Je me parle à moi-même, je m’arrête, je m’écroule par terre, je me relève, je pleure. Des organisateurs, des spectateurs, des participants sont là pour moi lorsque je suis à terre (c’est la seule position où je n’ai pas mal au ventre…). Une participante me tend la main lorsque je suis assise sur le bitume, elle me dit que je vais y arriver, que quoi qu’il arrive je le finirai, que je suis large niveau temps…
On me parle anglais, je réponds en français (zéro envie de faire des efforts là). Voilà à quoi se résume mes 2-3 premiers km…en 45 minutes !!!
Je continue à me parler à moi-même, en me disant que des choses positives, que ce mal est éphémère qu’il va partir, qu’un mal de bide ne m’empêche pas d’avoir des jambes non ? Je repense à tous les moments où j’ai surmonté des trucs méga dur au niveau physique… notamment le GR20 avec des pieds verts tellement ils étaient infectés et que je faisais 2000m D+ par jour, les deux derniers jours de la traversée de la Réunion avec deux côtes cassées, et j’en passe…
Je pense à mon coach, à mon papa, à ma maman qui va s’inquiéter de ne pas me voir arriver de ma première boucle. Bref des personnes et des choses et qui me donnent de la force pour combattre cette douleur car je suis persuadée qu’elle peut partir si j’y crois vraiment.
J’arrive au premier ravito, je bois, je me mets de l’eau sur moi, une infirmière vient me voir, elle n’est pas autorisée à me donner des médocs (car ça déshydrate). Elle me pose des questions, je ne lui réponds pas (encore une bonne image de la France tout cela haha), j’en profite pour me masser tout le ventre et faire des exercices de respiration. Je sens que ça va mieux…
Miracle Marion arrive. Cette fille c’est mon médoc, mon rayon de soleil. Elle ne comprend pas de me voir ici, vu que j’avais de l’avance sur elle et elle sait que la course est ma spécialité. Bref, je la prends au vol en haut de la montée et on court ensemble. Ce n’est pas la folie, mais il faut que ça aille. Je lui explique ce que j’ai, on se raconte nos malheurs, elle aussi a de gros soucis physiques (règles). Elle m’explique qu’on est même pas à 3km et qu’elle a déjà des cloques sous les pieds…

On rigole de nos soucis (enfin moi pas trop car lorsque je rigole j’ai trop mal). On se jure de ne pas se plaindre de nos douleurs et que si c’est le cas on parlera de trucs drôles.
Il fait bien chaud, autour de 28 degrés et on court à la pire heure en plein dans l’après-midi.
Le parcours est composé de pas mal de petites montées-descentes (montée ça va j’aime bien, descente je souffre du ventre).
C’est trop drôle car beaucoup de gens nous encouragent car nous courrons côte à côte en papotant et nous disent « well done, beautiful run ». « ouais ouais presque aussi vite que Volt ; ou alors juste comme des mamies ». Faut être réalistes !!
Je dis à Marion qu’avec la chaleur on doit s’arrêter à tous les ravitos, comme me l’avait conseillé mon coach, pour boire et s’arroser, par contre on se donne pour objectif qu’entre les ravitos, on ne marche pas.
La première boucle (14km) s’achève. Ma mère est là, elle nous encourage à fond. Elle m’a fait trop rire à postériori car elle a d’abord vu Marion (forcément avec son 1m83 on la repère de loin) sans me voir. « Bah mince, où est ma fille, elle était devant Marion, j’ai dû la rater tellement elle court vite ». Hahahaha, gros fou rire en repensant à mon allure de la première boucle !

Ensuite, elle a vu sa petite à côté de Marion qui faisait la grimace, mais bon au moins elle a vu que je courais !
Un truc drôle aussi, quand on revenait de notre première boucle, toute les personnes qui m’ont vue à terre étaient tellement heureuses de me voir courir, c’était ouf, on sentait vraiment que c’était sincère…
A la deuxième boucle, j’étais lancée, même si j’avais toujours mal, j’ai lâché Marion pour courir à un rythme plus soutenu (celui que je comptais avoir sur le marathon autour de 5’15). Il fallait que je rattrape mon retard quand même ! Alors j’ai couru, j’ai fait que doubler, j’avais les jambes. Comme me l’avait dit Victor, mes ravitos étaient mes buts, où je m’accordais quelques secondes pour boire et m’arroser. Par contre impossible de manger, trop peur que la forte douleur réapparaisse.
La 2ème boucle s’est bien faite, j’ai eu des encouragements de mes groupes qui m’avaient aidé. Quand je suis passée au centre-ville avec encore plus de monde, tout le monde me disait que j’avais une super foulée, en même temps c’est vrai que là j’étais bien. J’avais hâte de voir ma maman pour la rassurer. J’étais donc à 28km et là je savais que je finirai, pour moi c’était vraiment la fin.

Ma mère était tellement contente de me voir et surtout de me voir réellement courir et avec le sourire comme j’ai l’habitude. Je lui ai lancé plein de bisous de loin et « on se retrouve dans 14km sur la finish line ». Cela m’a donné des ailes…
Mon but était de faire -4h sur marathon et –12h sur l’IronMan, je savais que je n’y étais pas mais je me suis au moins donné l’objectif de finir avant la nuit, en -13h et -4h30 sur le marathon.
La dernière boucle a été pareille que la 2ème, j’étais bien et je continuais à faire que doubler.
Je dois dire que les 2 derniers km ont été durs, on sait que c’est la fin mais ça passe tellement lentement.
Les 2 dernières lignes droites, juste le bonheur, je n’avais pas à encore tourner pour faire encore une boucle mais juste à aller tout droit, et ça m’a donné un énorme smile ! Même encore de la force pour accélérer sur les derniers mètres. J’ai vu ma mère et mon beau père, j’étais heureuse, je passais la ligne d’arrivée…

The END
J’ai eu cette impression que toute la douleur était oubliée, ça y est j’étais IronWoman (il faut vraiment qu’ils féminisent ce nom sérieux !), j’avais atteint le graal, le but que j’attendais et ce que je préparais depuis des mois. Tous ces mois d’entrainements, les sacrifices, les souffrances ont volé en éclat et valent tellement ce moment de bonheur intense que j’ai pu ressentir sur cette ligne, en fait c’est juste incroyable tout simplement.

Mon premier IronMan, c’est ouf ! 12h51 de course et 4h28 sur le marathon. J’ai envie de dire, il y a eu de gros moments de souffrance, de doutes mais cet IronMan ne se résume pas qu’à cela.
Je dirais j’ai vécu un moment de partage énorme car lorsque j’étais au plus mal j’ai été tellement entourée. Oui c’est un sport individuel, cependant j’ai vu que l’on peut être là pour les autres dans les bons comme dans les mauvais moments.
J’ai vécu une course partagée avec ma meilleure amie et même si nous ne franchissons pas la ligne d’arrivée ensemble, tellement heureuse de l’avoir fait ensemble car toute la prépa c’était elle et moi, on s’est soutenu tout le temps, encouragé, on n’a jamais rien lâché. Fière de ce que l’on a accompli, fière de nous, fière de notre dépassement à toute épreuve, fière de ne jamais avoir lâché , fière de notre grain de folie, fière d’elle tout simplement.
Tellement heureuse d’avoir pu partager ce moment de joie énorme avec mes parents, d’avoir vu dans leurs yeux ce que j’avais pu ressentir, d’avoir vu leur fierté, d’avoir été soutenue dans tous ces moments, d’avoir vu leur joie de me voir franchir la ligne.
Tous ces moments resteront gravés à jamais dans mon cœur, car cette prépa de cet IronMan je l’ai fait avec mon cœur pas pour me prouver quelque chose, non mais parce que je voulais vivre ce moment de bonheur intense. Cette préparation je l’ai faite avec mon cœur et je me suis toujours accrochée dans les moments difficiles. A aucun moment ce fût une contrainte, mais que du plaisir.
Alors aujourd’hui, au lendemain de cette course incroyable, je suis toujours autant émue et je n’arrive encore pas à réaliser ce que j’ai fait. J’ai parfois tendance à penser que c’est normal ce que j’ai fait, mais non ce n’est pas normal, j’ai vécu un truc extraordinaire. J’ai pu voir encore dans ma vie que je me relevais alors que j’étais tombée. La vie c’est cela, on tombe, on vit des choses difficiles, on les combat, on les surpasse et on accède au bonheur.
Voilà « Anything is possible ». »
Fin de l’extrait.
« Marion You are an IronMan :
Par Bleuette
Mon rapport de course « à froid » (enfin, mentalement car mes pieds sont en feu, mon bas du dos gonflée?! WTF, et petit saignement au crane, je me souviens de rien, peut-être un coup en nage).
Heureuse de ma nage car j’ai fait un peu plus que la distance car je me suis mise volontairement sur le côté et j’ai fait 1h41 alors que je visais 1h45 pour 3.8k. Donc j’ai pris mon temps en transition pour me reposer, boire et grignoter. Nager dans le lac Taupo pendant le lever du soleil est un expérience spectaculaire. Température idéale, pas trop de coups et eau très calme.
Pour le vélo, c’était l’idéal. Pas de difficultés sur le parcours, roulant avec quelques faux plat, quelques nuages et faible vent pour la Nouvelle-Zélande. Aucune douleur musculaire et pas de soucis mécanique, j’aurais pu tenir le 30km/h si mes douleurs de règles n’avais pas resurgies. J’aurais dû cacher mon médoc dans ma sacoche vélo et mon sac de course. On ne m’a pas autorisé à prendre mon médoc car anti-inflammatoire = risque de déshydratation. J’étais à 2 doigts d’étrangler l’infirmière et après je me suis dit, qu’elle faisait juste son boulot. Heureusement la volontaire qui m’aidait au même moment a fait exploser ma bouteille d’eau gazeuse en l’ouvrant je suis passée des larmes aux éclats de rire.
La course, idem. Roulant avec faux plats. ça tapait pas mal. Je pense que j’aurais pu gagner 30mn mais pas plus. J’avais mal au ventre mais je me sentais plutôt bien des jambes, pas comme sur mon half. J’ai fait une boucle avec Gabrielle, c’était juste magique. Ça nous atténuait nos douleurs pour un instant.
A 32km, coup de fatigue impressionnant. A mon arrivée, j’ai fondu en larmes. Focalisée par mes douleurs de règles, j’ai eu ce soulagement mental de me dire que j’allais enfin pouvoir les soulager. Ca m’a gâché mon plaisir je mens pas mais comme je dis à Gabrielle ça fait partie du jeu. Il y a toujours des choses qui vont bien et d’autres pas dans ce que l’on espérait.
Assez fière de ma gestion de l’alimentation et de la nutrition. A la fin, le docteur et l’infirmière m’ont demandé si tout allait. J’ai dit oui mais 20mn après, ils me ramassaient à la petite cuillère. Sorte de mix entre hypotension, hypoglycémie et hypothermie mais je suis repartie en position allongée et avec un peu de sucre. Heureusement que Tanguy, mon copain était patient. Chaud/froid. Il fallait me couvrir et 1mn après me découvrir, je demandais de manger un truc et à l’odeur j’avais envie de vomir. Bref, heureuse de cet IronMan mais je suis pas sure de recommencer, je crois que je suis vaccinée. Quelle dinguerie. Les supporters étaient au top du top et l’organisation aussi. Impressionnant.
Trop marrant, je te suis un peu sur Insta, et biiim, je te vois sur wordpress ! Ya de la lecture à venir 🙂 Encore félicitations, et peu importe si tu recommences ou pas, tu l’as fait !
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