La traversée des Pyrénées par l’HRP : Partie 4 : Les 3 derniers jours

La suite de mes aventures pyrénéennes (première partie Ici). Cette fois avec mon Dam. Arrivant tout juste en Ariège, il était censé être mon guide…

Il faut savoir que l’itinéraire dont je vais vous parler n’existe plus (enfin il existe mais il n’est plus du tout balisé, pas de chemin et très peu fréquenté). Nous voulions faire l’HRP historique, celle qui passe par l’Ariège. Maintenant cette partie passe par l’Espagne, apparemment parce que c’est plus facile (et je veux bien le croire haha)

Cessons de tergiverser et rentrons dans le vif du sujet : l’Ariège ! Faut-il s’aventurer dans cette contrée méconnue ?? Je vous laisse décider à la fin de mon récit !

Day 5 : De Estagnous (2200M) à Salau (850m) avec Mont Vallier (2838m). 1200D+. 2200mD-. 24km

Départ de la journée qui s’annonçait vraiment hard. D’ailleurs, je n’étais pas très sereine de notre itinéraire.

Ascension col de Faustin (2500M) à l’ombre rapidement, on doublait pas mal de monde c’était l’autoroute !!

Puis délivrance, nous enlevions les sacs pour les 300 derniers mètres d’ascension, j’avais impression de voler tellement je me sentais légère.

Mont Vallier 2838m, au-dessus des nuages et vue à 360°, incroyable.

Nous voyions ce que j’avais fait les quelques jours précédents en Espagne. Mais surtout on se disait « ah ouais ça va être chaud pour la suite ».

Descente rapide. Hop reprise des sacs.

Et là c’était parti pour l’enfer !!! non je rigole, le bonheur ? Bon, vous déciderez après avoir lu…

Nous nous sommes dit que ça passerait par les crêtes alors ça passerait…

Jusqu’au Petit Vallier, ça allait…

Ensuite, c’est devenu plus corsé. En gros, c’était de l’escalade et franchement avec les gros sacs c’était chaud.

Ça passait mais par moment j’ai eu peur.

Au col de Peyre Blanc, nous avons regardé si nous pouvions nous engouffrer et descendre mais c’était vraiment trop raide alors nous avons continué par les crêtes (peut-être même plus difficile). J’étais quand même contente d’avoir pu maîtriser cette peur du vide lorsque je suis face à la paroi. Damien a aussi su beaucoup me rassurer. À ce moment il m’a dit « c’est bon ta souffrance est terminée. »

Évidemment, je ne vais pas le redire tout le temps, mais à partir du moment où nous avons quitté l’autoroute du Mont Vallier, nous n’avons croisé personne jusqu’à Salau (enfin… vous comprendrez plus tard ce enfin…)

Nous avons trouvé une brèche côté espagnol et nous sommes descendus dans la caillasse. Presque du repos. C’était tellement sublime, des pics de partout. Quelques névés, dont une incroyable avec des rochers abrupts tout autour. En passant il y avait même un trou énorme.

Nous avons continué à longer les crêtes en descendant un peu.

Grosse surprise : 4 isards, c’est la première fois que j’en voyais d’aussi près. Avec des petites marmottes qui gambadaient autour. Spectacle incroyable.

Petite réflexion entre nous : « il ne doit vraiment pas y avoir grand monde qui passe par là » (car les isards sont très peureux, donc ils ne restent pas vers les endroits où il y a du passage). Enfin, quand nous avons fait les crêtes nous l’avions déjà bien compris.

Bref nous avons continué à avancer et nous voyions de plus en plus d’isards c’était fou !!

Nous avons passé une crête un peu vertigineuse, même beaucoup, et encore des isards. Il y en avait au moins une vingtaine. Ils gambadaient, nous regardaient, fabuleux. Nous avons même vu un troupeau de chevaux, à flanc de crête.

Petite précision : comme vous vous en doutez la partie à partir du moment, où nous nous sommes descendus par la brèche, pas de chemin. Donc bien galère, nous n’avancions pas très vite car il fallait descendre/remonter descendre/remonter etc.

Déjà 14h : nous n’avions pas chômé mais nous étions loin de notre lieu de destination (en regardant la carte, on a pris un coup moralement). Il faisait chaud. Arrêt pause déjeuner qui s’imposait pour reprendre des forces.

J’ai pris mon lyophilisé le plus calorique, un risotto bien compact, pas très bon mais quand on a faim tout passe ! Et j‘avoue que cela m’a bien tenu au corps.

Après le déjeuner, encore un non chemin, genre chemin de brebis, et une bonne montée pour la digestion, en plein cagnard (sinon c’est moins amusant haha).

C’était assez drôle car nous étions à flanc de crête côté espagnol, grand ciel bleu, pas un seul nuage et nous voyions que de l’autre côté des crêtes (les crêtes = frontière), gros nuages en France (en Ariège, pays à part entier haha). C’était bien de rester en Espagne ? Pour la suite j’en doute, mais d’après la carte, c’était plus praticable.

Après le Port d’Aula (sans monter au Port), il y avait un semblant de chemin. En gros, c’était plus roulant. Nous longions les crêtes en descendant puis en remontant par moment, en tout cas, nous avancions assez vite.

Le meilleur moment de la journée arrive enfin :

Au loin, nous voyions un énorme troupeau de brebis, pile là où nous devions passer. Mais il n’y avait pas que des brebis : un énorme chien.

J’ai dit à Damien que je ne voulais pas passer au milieu du troupeau, en contournant tout, c’est-à-dire, soit en remontant grave, soit en descendant environ sur 700m dénivelé. Comme vous le savez, j’ai la phobie des chiens.

Il m’a dit « fais-moi confiance, c’est un patou, un chien de défense, pas d’attaque, il défend juste son troupeau. »

Alors j’ai fait confiance. Nous sommes passés en plein dans le troupeau.

Damien parlait aux brebis, je lui disais de ne pas faire de bruit.

A un moment, un énorme chien féroce a surgit. J’ai tourné la tête, un second… J’ai vu ma vie défiler, je nous ai vu égorgés. Je pensais vraiment qu’on allait mourir tellement ils étaient affreux et qu’ils se rapprochaient à une vitesse.

Ils nous ont encerclés. Je crois que je n’ai jamais eu autant peur de ma vie, autant parfois j’ai pu me mettre dans des situations de danger (mais bon c’était de ma faute), autant là je ne pouvais rien y faire.

Damien a mis ses bâtons en avant, j’ai fait comme lui (bon en étant beaucoup moins rassurée !!!). Ils étaient vraiment féroces, prêts à nous attaquer, à montrer les crocs. C’était horrible.

Damien a vraiment bien géré la situation, pour ma part, je n’ai pas pleuré, ni crié. Il m’a dit d’avancer, en restant seul avec les deux. J’ai avancé mais les chiens suivaient Damien. Un essayait de le mordre.

Finalement, ils ont arrêté de nous suivre mais ont continué à aboyer.

Je courrais presque, bon tout est relatif, car avec un sac c’était quand même compliqué. J’avais les jambes qui tremblaient. C’était horrible, vraiment. Même en ne les voyant plus, je continuais à me retourner tout le temps. Damien s’est excusé de m’avoir amené dans ce troupeau et il m’a dit que j’avais quand même réussi à gérer malgré la situation.

Pour info, ces chiens n’étaient pas des patous. nous avons regardé sur internet en rentrant, ce sont des Kangal, ils viennent des pays d’Europe de l’est, et malheureusement ils sont de plus en plus nombreux dans les Alpes et les Pyrénées…

Nous sommes arrivés au Port de Salau (2080m). Je ne m’en souviens presque pas, tellement le temps est passé vite.

Au port de Salau, arrivée en France, des ruines d’un ancien entrepôt de transport de bois avec un téléphérique.

De gros nuages et ça faisait du bien car il faisait toujours bien chaud.

Grosse descente et comme nous devions arriver à Salau à 850m d’altitude, autant vous dire que ça allait être long. En tout cas c’est la première fois de la journée que c’était roulant !! Nous avons donc bien avancé.

C’était sublime, montagnes avec des pics impressionnants. On s’est dit « ça va faire mal demain ». J’ai commencé à comprendre ce que voulait dire le mec qu’on avait croisé la veille « l’Ariège c’est l’enfer, tu mets un jour rien qu’à passer une autre vallée ».

Arrivés en forêt, on sentait qu’on commençait à se rapprocher. Sauf qu’en descendant et discutant, nous avons raté l’embranchement qui allait directement à Salau. Nous avions déjà marché plus de 20km, des heures et des heures de galères (c’est pas comme si j’avais cru mourir…), je commençais à ne plus en pouvoir et avoir mal aux pieds. Alors devoir remonter, pour trouver le bon chemin a été moralement un coup de massue. J’ai même pleuré. Il était 19 heures et j’étais à bout. En plus, nous pensions que le dîner au gite était à 19h.

Bref, chemin en forêt, humide (donc glissant) et pas vraiment un chemin car branches, ronces partout.

Quand j’ai vu la route puis le panneau d’indication Salau, j’étais tellement heureuse. Je n’en revenais pas que nous y soyons arrivés. Youhouuuuuuuuu. Il était 19h30.

Finalement le dîner au gite Les Myrtilles était à 20 heures. Nous étions donc larges pour la bière (Dam), de l’eau, une douche et un shampoing !!! Oui oui nous avions décidé de faire une pause tente avec un peu de confort (c’est vrai que Dam avait déjà passé de nombreux jours en tente, il méritait une pause, haha, où juste c’était son 1er jour !!).

Super diner.

Par contre, pas super bien dormi, à croire que je dors mieux en tente !

Day 6 : De Salau (850m) à Ossèse (900m). 1700D+/1700 D-. 17km

8h : petit déjeuner et j’en avais rêvé la veille : une tartine nutnut, mon vœux a été exhaussé !! Nous avons pris les forces car on savait que la journée allait être rude (comme on dit, l’Ariège c’est rude !)

Départ direction les anciennes mines d’Anglade. Direct en forêt ça montait sévère. L’avantage, nous étions à l’ombre.

Passé les mines encore un chemin ombragé qui montait encore bien hard. Malheureusement plus du tout d’ombre, en plein cagnard, sans un véritable chemin, enfin un tout petit mais parfois on le perdait.

Passage par la cabane de Saubet.

Montée, encore de la montée, et même si c’était hard le paysage était sublime, des pics rocheux magiques.

Arrivés au Col de Crusous (2200m), trop contents. En gros, nous venions de faire d’un coup 1400m de dénivelé positif, en quelques kilomètres et en trois heures. Perso j’étais rincée. Et quand nous avons vu au loin ce qu’il fallait faire, j’ai trop rien dit, mais j’ai flippé. Des pics de partout et le Pic du Milieu (celui que nous devions emprunter) paraissait horrible (falaises, roches…).

Nous étions complètement seuls, toujours pas vu une seule personne depuis le début de la journée.

D’abord il fallait redescendre, c’était freestyle. Parfois nous voyions un cairn ouf, puis nous reperdions le semblant de chemin.

Par contre nous sommes descendus trop bas. On a décidé de remonter dans les pics.

Il faisait tellement chaud. Nous commencions à en avoir marre.

Déjeuner sous le soleil. J’avais tellement une faim de folie que j’ai englouti tout ce que j’avais. Pour une journée difficile, un snickers s’imposait, il fallait au moins cela…

Nous commencions à manquer un peu d’eau, mais cela ne nous a pas trop inquiété, puisqueque nous devions descendre et passer à côté d’un ruisseau.

Nous devions donc descendre pour ensuite remonter. Il fallait faire très attention car en examinant la carte, nous étions entourés de pics, il fallait donc trouver le bon versant pour s’engouffrer.

Nous avons donc descendu prudemment, c’était super abrupt. Mais nous nous sommes rendus compte que cela ne passerait pas, en allant droit vers une falaise.

Il a fallu remonter à pic, j’ai eu assez peur je dois dire. Il a fallu mettre les mains et ça glissait vraiment beaucoup.

À force de remonter, nous nous sommes retrouvés quasiment à l’endroit où nous avions déjeuné. Retour à la case départ, après une fatigue inutile sous la chaleur. Il était déjà 15h30, nous n’avions quasiment plus d’eau et pas un pet d’eau à proximité !!

Nous avons donc pris la décision de ne pas faire le Pic du Milieu, en abandonnant l’idée de passer l’autre vallon, comme ce qui était prévu de base. Notre but était d’arriver à la Hilette.

A la place il fallait que nous descendions dans la vallée puis que nous remontions, ce qui rallongeait pas mal, environ une journée notre itinéraire

J’ai beau aimer mon Ariégeois, mais alors son Ariège, je suis toujours à l’état de réflexion… haha

Nous comprenons pourquoi l’HRP ariègeois n’est plus pratiqué et que maintenant, sur cette partie ariégeoise, l’HRP passe en Espagne.

Ça y est nous n’avions plus d’eau et il faisait une chaleur incroyable… Le point positif, sans eau, les sacs étaient plus légers !!

Sur la carte une source était indiquée, cela nous a bien motivé car il fallait remonter. Quel bonheur en la voyant !!

Nous avions tellement besoin de boire, que nous y sommes bien restés 15 minutes, à boire à ne plus en pouvoir et nous rafraichir le corps.

Nous avons vu un isard, gambadant, c’était vraiment magnifique.

Bien évidemment, il n’y avait toujours pas de chemin ! Du coup c’était total freestyle, en allant dans les orties, ronces, muriers (nous en avons profité pour en manger !) et fraises des bois (idem !). Il est quand même fallu faire une pause pour mettre nos pantalons, les jambes piquaient trop !

Nous nous sommes embarqués dans la forêt. Pas bien mieux qu’avant, toujours sans chemin. Pourtant d’après la carte, nous étions censés être sur un espèce de chemin. Au début je voulais qu’on aille tout droit en descendant, sauf que Damien m’a dit qu’il fallait remonter et « suivre le chemin ».

Il a fallu mettre les mains, grimper dans le dévers en pente très humide, entre les arbres. Bref galère. Autant dire qu’on avançait pas bien vite. Nous étions juste au-dessus de la cascade, donc il ne s’agissait pas de tomber.

Cascade magnifique avec de grandes vasques, elle donnait presque envie de s’y baigner. Nous avons remonté la cascade puis, en étant très prudents, nous l’avons traversée.

Ensuite il a fallu remonter encore entre les arbres et racines, pour enfin trouver un chemin (oui oui oui les miracles arrivent, il était 19h30 et nous trouvions enfin en chemin : le GR10 !)

Du coup à partir de là, ce fût roulant.

C’était ouf quand même, nous avons mis au moins 3h30 pour descendre juste une petite partie tellement c’était galère !!

Les péripéties n’étaient pas terminées ! Pourtant, je pensais que la journée la plus difficile serait la veille, en fait non !

Cette fois, nous nous sommes pas fait attaquer par des chiens, mais par des taons. Genre, j’en avais au moins une vingtaine sur moi, ils devaient être attirés par mon odeur, très très bonne ???!!!

Parfois c’est fou la vie, nous n’avons qu’une envie c’est de nous arrêter, et l’instant d’après nous nous faisons attaquer par des taons, et nous sommes prêts à courir. Pas que prêts d’ailleurs, puisque je me suis mise à courir comme si c’était le début de journée et que je n’avais pas un gros sac. J’avais même l’impression d’être fraîche. À croire que les taons m’ont redonné des forces !

Presque avant Ossèse (900m), nous avons trouvé un endroit sympa où planter la tente à côté de la rivière.

Il était 20h et la journée était enfin terminée ??!!! Il semblerait que non !

Nous nous sommes douchés dans la rivière, j’en ai pleuré tellement elle était froide !! Ça m’a brûlé les pieds. D’un autre côté, cela faisait un bien fou de se décrasser de la journée et surtout d’échapper aux taons !!

Montage de la tente, dîner lyophilisé. Il faisait vraiment chaud (bon en même temps on était à 900 m d’altitude).

Puis dodo.

En début de nuit je suis sortie faire pipi et trop bizarre j’ai cru voir un éclair. J’ai levé les yeux au ciel et je me suis dit « mais ma pauvre fille n’importe quoi tu as une hallucination, le ciel est complètement dégagé ».

Puis je me suis rendormie…

A minuit, nous avons été réveillés par un feu d’artifice (j’aurais préféré un vrai !), des éclairs dans tous les sens, ça pétait de partout. De la pluie de plus en plus forte. Nous sentions que ça se rapprochait de plus en plus.

Nous nous sommes serrés fort, nous n’avons pas essayé de bouger de la tente en plein dans l’orage. Au final, nous avions de la chance d’être dans la vallée, plutôt qu’à la Hilette (cf, là où nous devions arriver, à 1800m), en pleine montagne, puisque que les orages s’attaquent aux sommets (en principe).

Nous avons attendu un moment, puis quand ça s’est calmé un peu (c’était tout de même toujours très violent), nous nous sommes habillés pour sortir.

Nous avions vu qu’il y avait les maisons pas très loin. Nous nous sommes donc réfugiés dans une grange pour vaches en escaladant la fenêtre.

la fameuse grange

Puis nous avons attendu. Le temps est passé à la fois vite et lentement.

Pour finir sur une note drôle de cette journée/ nuit infernale : à 2h du matin je devais être tellement fatiguée que je me suis allongée par terre, sauf que c’était de la merde d’animaux (heureusement sèche !!).

A 3h du matin, nous sommes retournés dans la tente, pour tenter de dormir…

Day 7 : Nada ! (7km)

Nous nous étions dit que nous devions aller à la Hilette par le GR, puis nous passerions par l’Espagne, sauf que les plans ont légèrement changé.

La montagne avait fait sa loi la veille. On se sent tout petit et l’on ne gagne jamais face à elle.

Nous sommes réveillés tard (9h), en même temps, nous n’avions pas dormi pendant plus de 3h…. Nous étions dans le brouillard, au propre comme au figuré. Nous avons regardé la météo et nous avons vu qu’il y avait encore des risques d’orages ce jour, et cela nous a bien calmés. Franchement la veille, nous avions eu tellement peur, que nous ne nous voyions pas dormir en haute altitude… Il a donc fallu revoir nos plans.

Du coup nous avons pris la décision de ne pas aller à la Hilette. Mais nous ne voulions pas terminer comme cela !!! Alors surprise pour la dernière journée du lendemain.

Damien avait garé la voiture en France, sur un parking pour un départ vers le refuge d’Estagnous. Au lieu que son père vienne nous chercher à la fin de notre périple, puisque nous devions chercher la voiture, nous avons convenu que c’était une bonne idée d’y aller maintenant.

Quel est le meilleur moyen de se déplacer quand on a pas de voiture ?? Le stop, bien évidemment !!

Nous avons un peu marché sur mon chemin, puis sur la route, comme nous ne croisions aucune voiture. Un monsieur s’est arrêté. Il vit dans le coin et nous a raconté des histoires sur les ours. Nous savions déjà que le maire avait interdit la randonnée à cause des ours, qui sont en plein dans le secteur où nous étions, notamment à l’endroit où nous souhaitions dormir : la Hilette.

Finalement c’était un signe, nous n’avions pas réussi à nous rendre pour une bonne raison.

Normalement les ours n’attaquent pas, mais on ne sait jamais (c’est comme la règle du normalement les chiens de troupeau n’attaquent pas si on n’attaque pas le troupeau, pourtant…). Bref que c’était sans doute un mal pour un bien.

Nous avons retrouvé Montaine à Seix (elle avait terminé la rando), elle nous a raconté qu’elle était en camping la veille, et qu’elle avait aussi bien flippé, alors elle imaginait pas ce que cela devait être en haute montagne.

Nous avons réussi à me rendre facilement en stop à l’embranchement de la route qui mène au parking d’Estagnous. Sauf qu’après, plus aucune voiture. Il a donc fallu marcher, c’est pas comme si on faisait que ça depuis plusieurs jours !! Il y avait 6 km. C’est seulement à la fin de la route qu’une voiture est passée.

Mine de rien cette histoire nous avait pris la journée !

Day 8 : Montcalm (3077m) et Pic d’Estats (3143m). 2000D+/2000 D-. 23km .

Ça aurait été vraiment dommage de ne pas finir par ce que l’on avait prévu.

Nous avons débuté à Artigues (1300m).

Au début nous étions encore dans les nuages et la forêt. Heureusement puisque ça grimpait sec donc un minimum au frais.

Nous avons vraiment bien avancé car nous sommes arrivés au refuge de l’Etang du Pinet (2200m, donc 900m D+) en même pas 2h, alors qu’en bas c’était prévu 3h. La dernière partie avant d’arriver à l’Etang était aussi roulante mais nous n’étions plus en forêt, c’était complétement dégagé, superbe !

Petite pause eau, et hop c’était reparti.

La seconde partie fût moins roulante. Dans la caillasse ocre magnifique, en passant par l’Etang d’Estats (2400m) et les névés. Trop trop beau !!

Un peu plus loin, l’Etang du Montcalm (2560m), superbe également. C’était complètement différent de ce que nous avions pu voir auparavant.

Les roches étaient assez glissantes. Pas mal de passages de névés.

Nous avons continué à bien avancer même si moins roulant, car parfois il fallait mettre les mains.

Presque arrivés en haut, magique, avec que des mini lacs glacés et névés.

Un peu plus de monde puisque nous arrivions quasiment en Espagne, et c’est pas comme si les Espagnols étaient discrets (parfois ils sont deux, mais on a l’impression qu’ils sont 15 haha j’exagère à peine !!)

Nous avons commencé par faire le pic du Montcalm (3077m), car c’était quand même le pic de Damien. Le plus haut sommet Ariègeois, que Damien voulait faire absolument. Bon, je ne sais pas si c’est vraiment son Pic car Damien est un faux calme…

Nous avons pique-niqué au sommet. Sacrilège, comme nous avions vidé la plupart de nos affaires  de nos gros sacs, j’avais justement laissé mon dernier snickers dans un petit sac, sauf qu’au sommet pas de snickers. Il m’attendait tranquillement à la voiture !!!

En guise de déj : un somptueux banquet haha : une barre qui faisait office de repas + sandwich beurre de cacahuète ultra sec !!

C’était notre dernier pique-nique, snifffff. Enfin on avait aussi hâte de remanger normalement.

Début d’après-midi : Pic d’Estats (3143m).

Il fallait redescendre un peu le Montcalm, puis monter au Pic. Pas très long, par contre il faisait super chaud et à la fin dans la caillasse.

Au sommet, nous étions seuls au monde. Sublime.

Le Pic d’Estats est au niveau de la frontière France/Espagne, il est donc franco espagnol. Vue grandiose à la fois sur l’Espagne et sur l’Ariège de l’autre côté.

C’était un beau final de ces 8 jours, qui avaient été un peu chamboulés…

La descente fut longue (2000m de négatif quand même). La première partie magique, par le même chemin que nous avions emprunté pour monter, sous un autre angle.

Damien fonçait devant. À partir du refuge, nous avons pris autre chemin, un peu plus direct en passant par un étang.

De mon côté j’ai pris mon temps, nous avions quand même un sac, bien que léger comparé aux autres jours et chaussures de rando (pas adaptées pour courir). D’ailleurs en parlant de chaussures de randonnée, j’ai eu zéro ampoules. Super contente de mes nouvelles sportiva, j’ai enfin trouvé une paire top, car les autres années j’ai bien souffert avec mes pieds !!

La partie en forêt a été longue. Nous avons commencé à voir plein de monde à la fin, sur la partie plate, car il y avait une grande cascade et quelques petits de vasques. Eau translucide. Cela donnait presque envie d’y plonger.

Conclusions :

Voilà c’est terminé. Un petit goût d’inachevé, d’avoir dû s’arrêter un jour et modifier un peu itinéraire. La dernière journée pour clôturer était grandiose, et permet de clôturer sur une belle note.

La montagne a dicté sa loi. L’orage nous a bien fait flipper, il nous a fait comprendre que nous ne sommes pas invincibles. Tout comme les autres frayeurs. C’est vrai que nous avions la forme et que nous aurions bien continué, mais c’est la vie.

L’Ariège nous aura donné bien des tourments, nous comprenons que peu de monde s’y frotte surtout sur l’HRP.

L’année prochaine, on y retourne ? L’avenir nous le dira…

8 jours inoubliables, chaque jour complètement différent, de paysages incroyables, l’aventures, d’adrénalines, de peurs (très grosses parfois), de fous rires, d’inattendu, d’amitié, d’amour, de lyophilisés, d’isards, bref de beaucoup de positif (d’ailleurs même dans le négatif, il y a du positif, ce qui nous permet de grandir à chaque fois…).

Les comptes :

124km (en 6 jours et demi, comme il y a un jour avorté, et un autre ou l’on a commencé à 16h)

8650m de dénivelé positif

8300m de dénivelé négatif.

la suite ici : partie 5

2 réflexions sur “La traversée des Pyrénées par l’HRP : Partie 4 : Les 3 derniers jours

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