Le marathon de La Rochelle : incroyable

Étant donné que le mois de novembre est le plus beau de l’année, j’ai décidé de me lancer de nouveau (2ème fois) sur la distance reine, le marathon !!

Ma préparation marathon

Contrairement à mon premier marathon (cf Marathon de Valence), où je n’avais pu faire que deux mois de préparation suite à une blessure, cette fois j’ai démarré ma préparation début septembre. Comme souvent l’été, durant mes vacances, je fais une coupure de la course à pied, tout en gardant un rythme sportif. En commençant en septembre j’étais donc toute fraiche.

En moyenne, à la fin de ma préparation je courais environ 60/70 km !

Globalement ma semaine se déroulait de la manière suivante :

  • 5 séances de course à pied. Voilà les différentes séances, qui variaient en fonction des semaines :
    • Lundi : footing d’1h avec ma copine de course à papoter, et en courant très très tranquille ;
    • Mardi : Séance de côtes : la pire séance restera la côte fois 16 ; parfois j’avais aussi du fractionné ;
    • Mercredi : 1h15 footing valloné ;
    • Jeudi : footing 1h ;
    • Vendredi : généralement repos mais à la fin de prépa mon coach voulait que je fasse 1h15 la veille de ma sortie longue pour travailler en fatigue donc je m’organisais autrement ;
    • Samedi : sortie longue. Je suis allée jusqu’à 31km avec 3 blocs de 8km à 85% ou 27km avec 2 blocs de 10km à 85% ; une séance sous la pluie tout le long et seule, cela m’a bien fait travailler le mental et j’ai adoré cette séance
  • Vélo : le dimanche : 2h généralement assez tranquille pour récupérer ;
  • Le renfo : 2 fois gainage par semaine (10min), + 2 séances de 20/30 minutes de renfo global avec des exercices spécifiques chaque semaine à travailler.

Il faut savoir que mon coach, Thomas, a voulu dès le début de ma préparation en septembre que je travaille au cardio. Cela a été assez compliqué pour moi. J’ai acheté un cardio bras qui est plus précis que le cardio poignet mais moins bien que le cardio poitrine (que je n’aime pas). Franchement au début il me demandait de faire des séances longues à une fréquence cardiaque faible et moi qui avais eu l’habitude de travailler aux allures c’était assez déstabilisant. Ensuite j’ai compris que de faire des séances longues au seuil quand on connait son cardio était bénéfique et j’ai vraiment pu faire des séances de qualité. Cela m’a permis de faire descendre ma fréquence cardiaque puisque à la fin de la préparation je faisais mes blocs autour de 4’30 avec un cardio qui n’était pas très haut, de sorte que je ne me retrouvais pas en souffrance.

Également dans le cadre de ma préparation j’ai fait une course : Marseille Cassis de 20km avec 500m de dénivelé positif. Mon coach m’avait dit que cette course était un entrainement c’est-à-dire que je devais faire 20km à fond. C’est ce que j’ai fait en 1h30, soit en battant mon record de plus de 3 min (2022) et de 7min (2021 alors que j’étais en préparation de mon 1er marathon).

J’étais fière d’avoir fait une préparation incroyable, en augmentant la charge et en me voyant progresser. J’ai pris un maximum de plaisir pendant toute cette préparation que ce soit en semaine à Aix et le week-end bord de mer à la Ciotat. Enfin, j’ai réussi à m’organiser pour caler mes séances, souvent pendant mes pauses déjeuner, parfois avant d’aller en audience pour de longues heures. Parfois je sortais tellement tard du travail, du coup je ne courais pas et je savais que c’était mon seul joker de la semaine, car comme vous l’avez constaté, j’avais seulement un jour de repos dans la semaine. Heureusement, à compter de la fin du mois d’octobre j’étais plus tranquille professionnellement, ce qui m’a permis de m’entrainer dans des super conditions. En fait, tout s’est super bien goupillé !

Comment j’envisageais ce marathon ? Mon but était de faire moins de 3h15, idéalement 3h12 et dans mes rêves les plus fous, 3h10…

Les jours précédents le marathon

Pour expliquer le contexte lors de ma dernière sortie longue du samedi précédent la course (27km), j’ai eu la bonne idée de mettre mes nouvelles semelles orthopédiques. Toujours de bonnes idées juste avant un marathon. Et lors de cette séance j’ai eu mal en dessous du pied. Je dois dire que j’étais mega énervée contre moi de faire une super prépa et bim je faisais une erreur (de débutante) et j’avais une douleur. Du coup le lundi, même en courant avec mes anciennes semelles j’ai eu mal au pied.

Mon coach m’a dit de prendre un anti inflammatoire. Ma belle mère m’a donc fait une ordonnance et le mercredi j’ai pris le médoc. Sauf que je réagis souvent mal aux médicaments du coup j’ai transpiré toute la nuit et j’ai eu des énormes douleurs à l’estomac !! Ces douleurs au bide ont duré jusqu’à la veille de la course, alors que j’ai arrêté directement de prendre le médicament !! Du coup j’étais un peu inquiète…  Si cela ne suffisait pas, en me réveillant le samedi matin j’avais des plaques rouges et des boutons sur tout le corps. Heureusement je savais que ce n’était pas grave car j’avais eu ce même phénomène avant mon IRONMAN, cela s’appelle le stress et le psychologique qui joue sur mon corps.  Mais en allant chercher mon dossard, en voyant toute l’émulation, j’étais tellement heureuse d’être là et de me lancer une nouvelle fois sur un marathon. D’un coup je me suis sentie mieux. Je pense sincèrement que le psychologique m’a un peu impactée cette semaine d’avant course, pour ne pas dire beaucoup. 

Le marathon

Réveil 6h. Petit dej dans le lit. 

J’ai plutôt bien dormi pour une veille de course ce qui était assez rare mais comme la nuit précédente j’ai subi une nuit horrible en ayant super mal au ventre ça a compensé !

J’ai mangé et je n’avais pas du tout mal au ventre…

En sortant de l’hôtel « central Park hôtel » (et oui à deux semaines près je pouvais presque faire croire que je faisais le marathon de New York !), situé à 5min en courant du départ, il faisait zéro degré ! Trop froid mais le lever du soleil sur le port était incroyable. Parfois c’est chouette de se lever tôt ! J’ai enlevé toutes mes couches de vêtements au dernier moment en les donnant à Guilhem, présent pour m’encourager (chacun son tour) et je suis rentrée dans mon sas. Il y avait beaucoup de monde.

 Top départ, c’était parti pour une magnifique journée avec des petits nuages dans le ciel comme j’aime. Je savais que tout était aligné pour faire un super marathon. Est-ce exact ? 

Je suis donc partie très tranquillement car pendant 2km c’était vraiment l’embouteillage. Ce n’était d’ailleurs pas super agréable puisqu’il fallait zigzaguer. Sur un marathon chaque mètre compte et je savais qu’en doublant comme ça j’allais avoir plus de mètres au compteur. En tout cas on passait en plein dans le centre ville et il y avait une ambiance de folie, avec des encouragements de partout. 

 

Après avoir pu doubler, j’ai enfin trouvé mon rythme vers 4’33, comme je m’étais dit dans ma tête. En téléphonant à mon coach la semaine, mis à part de me dire de prendre un anti inflammatoire il m’avait dit que je pouvais largement faire le marathon en 4’30, ce qui me paraissait vraiment difficile, atteignable mais chaud ! Il m’avait dit de partir entre 4’27 et 4’30, mais je lui avais dit que je préférais partir plus tranquille quitte à accélérer à la moitié du marathon.

 

En tout cas en 4’33 j’étais mega bien, même trop bien puisque mon cardio était assez bas… mais je me disais qu’il ne fallait pas s’enflammer, un marathon ça peut être long !

 

Au début les kilomètres sont passés à une vitesse. J’ai vu Guilhem, ça m’a fait trop plaisir. J’ai croisé un breton qui avait un tee shirt bzh haha. 

 

Nous avons quitté le centre après 10km, avec une montée faux plat, mais qui ne s’est pas faite trop ressentir. 

D’ailleurs à chaque 10km je faisais un lap pour savoir si j’étais régulière dans ma course et j’ai fait mon premier 10km en 45’20, soit en 4’31. Un peu rapide par rapport à ce que je pensais faire (4’33), j’étais plus proche de ce que m’avait dit Thomas. Après je ne passais pas les kilomètres en même temps que ma montre j’avais toujours un décalage et je savais qu’il faudrait faire plus que 42,195…

 

Mon cardio était toujours assez bas à cette allure. Pendant un certain temps, nous partions dans un no man’s land, où il n’y a plus grand monde à encourager, du coup je suis restée avec le meneur d’allure 3h15. Je l’ai rapidement doublé car il y avait trop de monde autour de lui et ce n’était pas très agréable pour courir.

 

Au 17eme kilomètre une montée ! Je me suis fait la réflexion que ce n’était pas du tout un marathon plat !! J’en ai profité pour dérouler en descente, puis nous avons longé la mer. La luminosité était incroyable. J’ai réalisé que j’étais heureuse d’être là, de parcourir mon 2eme marathon. Dans ces moments-là j’ai toujours une pensée émue pour mon grand père qui courait beaucoup beaucoup !

 

Au 20eme, je savais que j’allais voir Guilhem, il y avait un faux plat descendant en traversant un parc avec un max de monde, ça y est l’ambiance revenait, et j’avais peur de le louper. Mais non !! Il a fait quelques mètres avec moi pour me donner ma boisson iso, je lui ai donné mes ressentis : que j’avais toujours encore un peu froid, et que j’étais mega bien avec le cardio bas… 

 Je venais de laper le 2eme 10km, idem en 4’31, quelle régularité. C’était ce que je voulais jusqu’aux 20km, ne pas forcer et être en mode détente. Ce fut le cas. Tout se passait comme je l’avais planifié, en mieux ! Dans ma tête je me suis donc dit que je pouvais accélérer un peu. Passage du semi-marathon en 1h35’51. 

En passant par le centre ça m’a donné un coup de boost avec le monde. J’ai pris un gel, que j’ai savouré. D’ailleurs là aussi quelle régularité : à partir de 1h de course, j’ai pris un gel (maurteen) puis toutes les 30min. En plus comme je suis lente je prenais au moins 1km à les manger !! Par ailleurs, je buvais de l’eau à tous les ravitos. 

J’ai revu Guilhem, je lui ai dit que j’étais autour de 4’27/26 et que je sentais que je pouvais tenir sur ce rythme, il m’a donc dit de continuer comme ça. Le fait qu’il me valide mon allure m’a permis aussi de me faire confiance, car j’appréhendais un peu d’accélérer déjà alors qu’il restait la moitié du marathon et de le payer plus tard. 

 

Je commençais donc la seconde boucle du marathon, identique à la première… dont les côtes…

 

En accélérant, dans le centre de la ville j’ai rejoint un petit groupe, ils avaient exactement la même allure que la mienne, je me suis mise au chaud comme on dit. Nous étions 5 (moi la seule fille) et on doublait beaucoup. 

Nous avons donc fait connaissance. 

L’un des messieurs, Pierre-Yves, était le meneur d’allure d’un autre, Jules, plus jeune que moi, qui faisait son premier marathon, ils m’ont dit qu’ils visaient 3h12. On s’est checké en se disant qu’on allait le chercher ensemble ce 3h12. Moi ça m’allait complètement, si on me disait, tu fais le marathon en 3h12 je signais direct ! Pierre-Yves était à son 32eme marathon, incroyable ! Il m’a dit « je sens que tu es en forme, à mon avis tu vas tous nous fumer à la fin ». Disait-il vrai ?

 

Le début de la course la plus intéressante commence. En tout cas c’est à partir de là où j’ai vraiment pris le plus de plaisir…

au chaud avec mon groupe. on me voit à peine !!

Encore dans le centre de la ville, vers le 24ème kilomètre (oui il y a pas mal de kilomètres dans le centre), j’ai revu l’amoureux, il m’a dit qu’à chaque 5km je prenais des places… et que j’étais 40eme féminine. En tout cas avec le groupe on continuait de doubler par vague. Notre meneur d’allure nous disait de ne pas trop forcer avant le 30-31 km car à cet endroit il y a une belle montée…

30,8km. J’ai oublié de laper au 10km mais à 10,8km : 48min : 4’27 en allure. J’avais effectivement bien accéléré. Je ne voulais pas encore croire à tel ou tel chrono car la course était loin d’être finie à ce stade.. Au 31km : La côte est arrivée (environ 800m). Avec Laurent et le 5ème nous avons lâché Pierre-Yves et Jules, j’étais triste mais il fallait bien admettre que les jambes répondaient mega bien. J’ai pensé à la gineste (col de Marseille) dans la côte et ça m’a fait rigoler intérieurement. Puis j’ai relâché dans la descente. Laurent a pris le lead pour les allures, on allait de plus en plus vite. En regardant le soir mon strava, les 34ème  et 36ème kilomètres, je les ai faits en 4’15 !!

 

Fallait il ralentir ? En tout cas nous ne l’avons pas fait ! C’était incroyable de se sentir comme ça, doubler encore et encore. Les kilomètres ont défilé sans que je m’en aperçoive, surtout que si vous avez bien suivi, à ce stade du marathon, soit vers les 33 à 38 nous étions dans le no man’s land, soit plus beaucoup d’encouragement. Juste quelques orchestres par ci par là. Et il y avait de moins en moins de coureurs. 

 

Je comptais les kilomètres qui restaient mais j’avoue que je sentais que j’en avais encore sous le pied. En parlant de pied je n’avais aucune douleur !!

 

Vers le 38ème kilomètre, il fallait tenir, 4km, mais pas des moindres. La dernière côte, franchement celle ci elle a fait mal. Puis avec Laurent, nous étions plus que tous les deux on a ré accéléré dans la descente puis sur le plat. Au 39eme kilomètre il m’a dit qu’on était à 4’15. J’ai quand même pensé que c’était un peu rapide

 

Malheureusement au niveau d’une petite butte je l’ai lâché. J’étais donc la seule de ce groupe qui avait éclaté. Il fallait donc leur faire honneur. Je voulais aller le chercher ce sub 3h10 et plus les kilomètres défilaient plus je savais que c’était envisageable.

 

Au 40eme j’ai vu Guilhem, je lui ai dit que je le ferai, il m’a dit évidemment ! Il m’a demandé comment je me sentais. Le cardio était enfin monté depuis 10km. J’ai dit que j’avais encore des jambes. Il m’a alors dit d’accélérer. Euh ça faisait quand même un bon bout de temps que j’accélérais ! Au niveau de ma montre je savais que je ferai un marathon en moins à 3h10. Le soucis est que j’allais faire plus de mètres, dans la mesure où c’est rare de courir pile 42,195. Mais combien de mètres en plus ? Je savais que c’était au moins 200. 

 

Les deux derniers kilomètres ont été les plus difficiles de la course, je n’ai rien lâché, je souriais car il y avait une ambiance de folie. Il faut savoir que durant toute la course, on me disait « allez Gabrielle », et ça fait vraiment trop plaisir. J’ai vu une fille de ma promo, ça m’a encore plus boostée.

 

Les derniers mètres sont incroyables, j’avais limite envie de pleurer, nous étions acclamés de partout par la foule… j’arrivais au port, mais je ne voyais toujours pas l’arche de l’arrivée.. il me restait peu de temps pour finir en moins de 3h10… j’ai vu le panneau plus que 195 mètres. Il me restait 1min. C’était faisable. 

 

J’ai passé la ligne d’arrivée, c’était franchement magique. J’étais tellement fière de moi. J’ai pleuré j’ai pensé à cette prépa, à mes proches, aux sensations de folies que j’ai eu pendant cette course, au plaisir incroyable que finir un marathon peut procurer… 

 

Et oui je le faisais en 3h09’54. Fierté immense. 23eme féminine et 2eme M0 (le début de la vieillesse). Sachant qu’à ma montre j’ai fait 42,5km soit un marathon en 3h08’30… Le 2nd semi-marathon en 1h34 (le premier en 1H35’51). Gros négatif split.

Je battais mon précédent record sur marathon de 11 min, incroyable !!

 

J’ai attendu Laurent, il est arrivé peu de temps après moi, trop contente pour lui. C’était son premier. Puis Jules et Pierre-Yves ont fait le 3h12, contrat rempli comme checké pendant la course. Finalement nous avions formé un super groupe. Pierre-Yves avait raison, il m’a dit tu vois je savais que tu allais tous nous fumer. Et il m’a fait un compliment : «je pense d’ailleurs que tu peux encore aller très loin sur marathon vu la facilité dans laquelle tu étais ». Alors à quand le prochain ?

 

Après avoir marché et récupéré mes huîtres (j’ai demandé à quelqu’un de me les porter), j’ai retrouvé l’amoureux. Il avait été incroyable sur cette course à me soutenir et à aller d’un point à un autre. J’ai tout de suite vu qu’il était fier de moi. Il m’avait dit quelque chose quelques jours avant la course, et il sait que ce quelque chose je vais très rapidement l’atteindre. Lorsque j’ai quelque chose en tête je l’atteins toujours.

 

Conclusions :

 

Sincèrement, c’est ma meilleure course à ce jour. Cela va être dingue de dire cela mais je me suis sentie pousser des ailes. J’ai eu l’impression que je pouvais tout faire et que mes jambes m’ont permis d’atteindre non seulement mon but de faire mieux que mon précédent record mais aussi de viser un chrono qui ne me paraissait pas atteignable à mon niveau.

 

J’ai envie de dire qu’il faut se faire confiance et à partir du 20ème kilomètre, c’est ce que j’ai fait, tout en prenant un maximum de plaisir. Un énorme merci à mon coach pour cette préparation intense et extraordinaire. Je suis partisane du « le travail paie toujours », et bien j’en suis la preuve vivante sur ce marathon. Je suis fière d’avoir réussi à mener de front cette préparation dans un contexte professionnel très intense (comme je le dis souvent, c’est mon marathon professionnel…). Enfin, je suis heureuse d’avoir pu partager ce beau moment avec mon amoureux, car vivre seule ce marathon n’aurait pas eu la même saveur. Il a couru pour me voir plein de fois sur ce marathon, pour me soutenir, pour me donner du courage. A la fin je savais que j’allais le voir et cela m’a encore plus donné envie d’accélérer. Partager ma joie et mon émotion avec lui à la fin a été superbe. Vivre une course ce n’est pas seulement pour soi mais c’est aussi du partage, ce qui la rend encore plus magique.

 

Prochain objectif ? Me reposer !!

 

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